• CHAPITRE TRENTE-TROIS •

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« Son regard interrogatif se transforme bientôt en une panique ardente lorsque la voix de Raphaël se fait entendre dans l'entrée :

— Mec, t'es où ? »

Ok. Là, on est dans la merde.

Nos yeux qui virevoltent de gauche à droite dans leur orbite comme s'ils allaient trouver une solution en s'agitant dans tous les sens ne me rassurent pas, bien au contraire.

— Ce serait peut-être le moment de lui expliquer ? Avant qu'il n'ait trop à encaisser ? suggère Aaron d'une voix faible.

— C'est à dire ? Qu'est-ce que tu veux qu'il ait de plus à encaisser ?

— Je sais pas moi ? Que font les couples à ton avis ?

Je secoue frénétiquement la tête en signe de désapprobation.

— Range tes idées perverses ronchon, on est pas en couple.

Ses mains empoignant toujours mes cuisses m'ôtent toute crédibilité.

— D'accord princesse, alors on est quoi ?

— J'en sais rien ? Tu crois vraiment que c'est le moment d'en parler là ?

Il fait mine d'y réfléchir.

Qu'est-ce qu'il peut être con parfois. Et mignon aussi.

Oula, ne nous emballons pas, il a certainement dit un paquet de trucs ringards dans le même genre, du style « ma cannelle en sucre d'orge agrémentée de paillettes roses fuchsias avec un soupçon de poussière d'étoiles ».

C'est nul.

Le côté mature de ma personne ressurgit et je me résous à prendre cette décision qui m'arrache les entrailles.

Je vais le regretter, c'est certain.

— On lui dit.

Il acquiesce :

— On lui dit.

L'adulte, qui ne se sera pas montrée bien longtemps, laisse place à l'enfant lâche et craintif :

— C'est pas moi qui parle.

Il rigole légèrement pour ne pas nous faire repérer.

— Tu ne vas pas vraiment avoir le choix.

Avant que je ne puisse répliquer, Raphaël prend de nouveau la parole, plus fort, cette fois-ci.

— Aaron ? T'es là ? Je ne parle pas dans le vide, hein ?

Merci, Raph, on avait vraiment besoin de ce coup de pression.

La réaction de mon frère va être telle que je ne pourrais plus l'approcher, ni lui, ni Aaron, à moins de cinq kilomètres.

— Ok, on ne lui dit pas.

Le beau brun me fait les gros yeux comme pour me raisonner.

Rita [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant