Rita [TERMINÉ]

• CHAPITRE DOUZE •

Mon frère est parti...

Non, non ! Pas au ciel ! Je veux dire, il n'est pas mort !

Il est simplement parti habiter chez Aaron.

Les parents de celui-ci ont commencé leur voyage la semaine dernière et Raphaël en a profité pour s'échapper de la maison, me laissant toute seule par la même occasion. Quel enfoiré !

Enfin, tout cela pour dire que je suis dorénavant seule avec ma mère, plus déprimée que jamais.

Ma tenue composée essentiellement - totalement me reprendrais ma conscience - de noir accentue ce côté mélodramatique à mon visage dépourvu de gaieté. 

J'enfile mes converses et je sors de la maison pour rejoindre mon arrêt de bus à quelques mètres de là. J'augmente la cadence de mes pas pour ne pas rater le seul moyens que j'ai de me rendre à la Fac et j'atteins finalement le banc où quelques personnes sont déjà installées.

***

Comme à mon habitude, je suis positionnée à l'avant dernier rang pour pouvoir utiliser mon téléphone dans la plus grande discrétion mais sans paraître inintéressée par le cours comme ceux de la dernière rangée.

Mes yeux se posent sur chaque étudiant présent dans la classe pour finalement terminer par Aaron.

Ceci fait également parti de mes habitudes.

Eh bien quoi ? Je ne peux pas profiter de la belle vue qui s'offre à moi ? Ce n'est pas ma faute s'il décide de toujours s'installer de sorte à ce que je puisse observer son corps parfait, son beau visage et ses sublimes yeux de jade.

Je me demande s'il ne le fait pas exprès. Il a déjà remarqué que je le fixait ? J'imagine que oui puisqu'on ne peut pas dire que la discrétion soit l'une de mes plus grandes qualités. 

Il veut me déconcentrer et donc que je rate mon année, c'est cela ?

— Hum... Rita ?

Je me retourne vers ma voisine qui n'arrête pas de m'enfoncer son coude dans mes côtes - ce qui est assez désagréable - et l'interroge du regard, légèrement agacée qu'elle ait interrompu ma séance d'observation.

— Tu ne réponds pas ? me chuchote-t-elle avec sa voix extrêmement douce et innocente.

— A quoi ?

Elle ricane le plus discrètement possible pour ne pas attirer le regard dur du professeur dans notre direction et me montre de la tête la question inscrite à la craie blanche sur le tableau.

— Euh... si. Je réfléchissais à ça justement !

Qu'est ce que cette fille est chiante ! Elle ne peut pas s'occuper de ses affaires ?

J'ai un seul besoin vital dans la journée et c'est de pouvoir admirer un beau paysage - et également de prendre mon café le matin mais c'est autre chose - elle ne peut donc pas respecter cela ?

— Tu as envi de sortir avec lui ? me demande t-elle en pointant du doigt l'objet de ma contemplation.

Sa curiosité la perdra !

Moi ? Avec ce gars ? Non, mais n'importe quoi !

— Mais tu es folle ou quoi ? Je n'ai pas envi de me taper un riche, froid et sans aucune discussion, qui me prend de haut comme si je n'étais qu'une maudite bestiole sans cervelle !

Elle fait un bref mouvement de recule. Bon, je dois avouer que ce sujet est assez sensible. Non pas que ce qu'elle m'ait dit soit la vérité, certainement pas ! simplement, entre Marine qui ne cesse de faire des allusions à mon soit disant désir extrême pour ce mec, ma mère qui... enfin c'est ma mère, quoi ; et puis maintenant cette fouineuse que je ne connais ni d'Adam ni d'Ève qui se permet de déranger un moment capital dans ma journée, c'est très agaçant !