• CHAPITRE QUARANTE-DEUX •

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Marine est toujours de bon conseil, notamment en matière de mode.

Elle m'a vivement recommandé la tenue dorée et j'apprécie réellement ce que je vois au travers de la glace. Elle met en valeur des courbes par lesquelles j'étais complexée.

Voyant l'heure défiler, je retire en vitesse la robe pour ne pas la froisser durant le trajet. Je dois être chez Aaron vers dix-huit heures afin que l'on se prépare ensemble. Il y tenait beaucoup mais à refusé de me laisser entendre la raison.

Je glisse mes légères boucles derrière mes oreilles puis me couvre d'une veste en fausse fourrure. Frileuse comme je suis, elle ne sera pas de trop cet hiver.

Un sifflement vibre de mon téléphone, signifiant que mon taxi vient d'arriver.

Je descends dans le salon, souhaite une bonne soirée à mes parents en prétendant me rendre chez Marine puis sors de la maison.

Les mensonges sont devenus presque mon quotidien ces temps-ci.

La voiture de Raphaël n'est toujours pas garée dans l'allée alors qu'il devrait être arrivé depuis longtemps. Qu'est-ce qu'il fou ? Avec la poisse qui me tourne autour, je vais le croiser sur la route, c'est sûr.

Je grimpe à l'arrière du véhicule et indique l'adresse que je connais maintenant sur le bout des doigts.

Durant l'entièreté du trajet, je guette toutes voitures aux alentours ayant conscience tout de même qu'il y ait peu de chance qu'il me repère ici, d'autant plus que les vitres arrière sont teintées. Mais on est jamais trop prudent, paraît-il.

J'arrive devant l'entrée, un brin soulagée.

Soulagement de courte durée toutefois puisqu'à peine les pieds sur le béton qu'un bruit de moteur ronronne derrière le portail. Maudit soit-il, celui-ci se déclenche sous mes yeux effarés. Mon corps est soudain prit d'une paralysie qui ne me caractérise pas.

Est-ce le moment de tout lui raconter ?

Je ne suis autant pas disposée à lui avouer la vérité qu'il ne l'est à l'entendre. Alors je décide de contourner rapidement le terrain, là où il ne sera plus en mesure de me voir.

C'était moins une. J'entends Raphaël s'engager sur la route tandis que je m'adosse contre le tronc épais d'un arbre disposé sur le trottoir adjacent de la rue principale.

Je souffle quelques secondes avant de revenir sur mes pas.

Le quartier est calme pour un 31 Décembre. On distingue uniquement le crissement de mes chaussures sur l'allée.

Il fait presque nuit à cette heure-ci et c'est seulement lorsque des pas plus bruyants se mélangent aux miens que mes angoisses reviennent. Mes oreilles bourdonnent alors que mon allure s'accélère mécaniquement.

Une chaleur inconfortable s'installe dans la paume de mes mains qui deviennent moites et ce bruit sourd et répété se diffuse dans le reste de mon crâne me coupant du reste du monde.

Puis, subitement, l'écho des pas s'atténue. Je me retourne afin de connaître la raison de ma détresse et découvre un vieux monsieur courbé au visage souriant.

Rita [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant