• CHAPITRE CINQUANTE •

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Le calme retombe rapidement dans l'habitacle. Les secousses dues à la route déformée m'empêche de poser ma tête contre la vitre qui vibre alors je reste stoïque, le regard en avant. Je ne reconnais pas les chemins qu'il emprunte succinctement.

Quand je disais avoir beaucoup de travail dans cette école, je ne mentais pas alors je commence légèrement à perdre patience.

Bien que son histoire tienne la route, est ce que je serais prête à lui pardonner ?

Seulement, que pardonner s'il est innocent ? Mais qui croire quand la vérité est encore floue ? 

Tant de questions restent sans réponses mais le temps, lui, continue de tourner comme le moteur de ce véhicule.

Tandis que ma tête s'emplie de questionnements nouveaux, Aaron bifurque à droite et, enfin, je reconnais.

Il s'agit du bar dans lequel nous nous étions arrêtés lorsqu'il m'avait ramené chez moi. Raphaël était parti à son « rendez-vous » auquel j'ai su par la suite qu'il était question d'un déjeuné en tête à tête avec ma mère. En réalité, c'est devenu une habitude de se retrouver pour le midi chez eux.

Ce jour-là, j'étais sur le point de tout lui révéler sur mon passé jusqu'aux traces qui m'ont accompagné vers le présent. Ma cicatrice est la seule qu'il ait vu dans la salle de bain mais, bien heureusement, il ne connaît pas sa vraie signification.

C'est également à ce moment là qu'il m'a révélé rechercher ses parents biologiques mais la triste fin de cette histoire me fait vite troquer de bord. Je ne préfère pas revenir sur ces souvenirs qui nous liaient autrefois.

Aujourd'hui, tout est brisé et même si réparer tout le mal qui a été fait était possible, ne verrions-nous pas encore les fissures de la séparation ?

Toutefois, peut on parler de séparation si nous-mêmes nous ne parvenons à définir ce qu'était notre relation ?

— Tu te rappelles ? me tire-t-il de mes pensées.

Je hoche la tête puis souris.

Sans pouvoir encore mettre de mots dessus, je commençais déjà à développer des sentiments pour lui.

— Cette fois-ci, c'est moi qui paie d'accord? le préviens-je, d'un ton amusé.

— On verra quelle carte il décide de prendre.

Je croise les bras :

— Alors je t'attends ici.

Il tourne sa tête vers moi afin de voir si je suis sérieuse.

— Ok, tu veux que je te ramène un café à emporter ?

Je le regarde en faisant la moue.

— Non, ce n'est pas la peine.

C'est faux, maintenant qu'il le dit, je meurs d'envie d'un café bien corsé.

Il sort alors de la voiture, me laissant en plan sur le parking. Quel con !

Je pensais qu'il jouait la comédie. Je ne dois pas si bien le connaître finalement.

Je pourrais m'enfuir avec la voiture, d'autant plus qu'il a laissé stupidement les clés sur le contact mais je tiens davantage à ma dose de caféine alors je m'empare de l'instrument métallique et sors en direction du bistrot.

La petite musique de la dernière fois résonne lorsque je passe les portes et Aaron se retourne au moment où un serveur lui tend deux tasses de café.

Je hausse un sourcil en avançant vers lui :

— Tu en as pris deux ?

— Simple intuition.

Rita [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant