• CHAPITRE CINQUANTE-DEUX •

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Mon téléphone vibre sur ma table de nuit ce qui vient couper court à mon sommeil.

Mes yeux mettent un temps à déchiffrer le nom inscrit sur l'écran : Aaron.

D'abord surprise, j'hésite à décrocher puis, curieuse, accepte l'appel.

— Humm ? murmuré-je la voix encore enrouée.

— Tu es libre aujourd'hui ?

Je me redresse sur ma tête de lit, ne sachant quoi répondre.

Le dimanche est synonyme de repos pour moi alors je suis évidement disponible toute la journée mais ai-je envie de la passer avec lui ?

— Oui. Pourquoi ?

— J'aimerais te montrer quelque chose.

— Une surprise ?

Je le sens sourire à l'autre bout de l'appareil.

— Ouais.

Il est trop mignon quand il veut bien l'être.

— Je passe te chercher dans une heure ?

— Je n'ai pas encore dit oui.

— On verra bien quand je serais devant chez toi.

Quel con.

Je ris légèrement avant de raccrocher puis m'étale de toute ma longueur sur le matelas, un sourire niais scotché sur le visage.

On dirait une gamine insouciante et j'adore ça.

Le regard rivé au plafond, je détaille les traits fins d'Aaron dans ma tête en m'étonnant encore qu'il m'ait choisi. Je suis des plus ordinaire physiquement et mon caractère lunatique repousse plus qu'il n'attire.

En attendant, je me délecte à être jalousée des autres pensant que je ne le mérite pas. Et ils ont tout à fait raison. Mais je m'en contre fou.

Il ne me reste que trois quart d'heure pour me préparer lorsque je sors de ma rêverie. Mon esprit est ailleurs, au point où j'enfile mon pantalon à l'envers. Quelle idiote.

Je saute le petit-déjeuner voyant que l'heure tourne à grande vitesse.

Je reçois un sms d'Aaron trente seconde après être descendue des escaliers, fin prête.

Il s'est garé à plusieurs mètres de la maison pour éviter de se faire repérer.

Une main sur la poignée, je n'ai pas le temps de l'enclencher que la voix de ma mère retentit :

— Ou vas-tu jeune fille ?

— Tu as toujours voulu sortir cette phrase, hein ? la charrié-je.

Je me retourne, le dos contre la porte.

— Ne change pas de sujet. Qu'est ce que tu vas faire dehors un dimanche matin ?

— Je vais voir Marine... On va réviser ensemble.

Elle secoue la tête de gauche à droite, ne me croyant naturellement pas.

— Tes premiers partiels sont déjà passés et tu les as réussi haut la main donc tes excuses ne fonctionnent pas mais c'était bien essayé.

— Oui, mais il faut que l'on se prépare pour le deuxième.

— Qui est fin mai.

Elle compte sur ses doigts à voix haute pour exagérer ses propos.

— Donc dans quatre mois.

Je reste muette, n'ayant plus d'excuses.

— Allez, va retrouver ton amoureux, il doit t'attendre.

Rita [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant