— Ok, Bella. Ce soir, je veux que tu sois la plus canon entre toutes ces petasses !
Marine parcourt les robes sombres de mon armoire mais tire la grimace, ne semblant pas trouver son bonheur.
— Et nous, on est quoi ? la questionné-je, assise sur mon matelas ; les bras appuyés de part et d'autre de mon corps sur le couvre-lit.
Elle se retourne en prenant appui sur les deux portes battantes de ma penderie puis vient placer ses mains sur ses hanches généreuses.
— On en est les reines, bien évidemment, réplique-t-elle avec un sourire empreint de malice.
Je glousse en laissant ma tête s'abandonner vers l'arrière pour soulager le muscle tendu de ma nuque.
— Merde alors, t'as vraiment une garde robe pour les enterrements. Les couleurs, ça te dit quelque chose ?
Je me redresse et m'avance à sa hauteur. Je détaille les différentes tenues soutenues par les cintres en bois puis hausse les épaules :
— J'aime bien le noir.
— Peut-être, mais ce soir on a dit que tu devais te faire remarquer.
— On a jamais dit ça !
— Mais moi je l'ai dit. Alors, tu n'as pas quelque chose de moins... noir ?
Je me souviens d'une robe, rouge bourgogne, qui s'entrouvre au niveau du cou par deux boutons en argent, de même à la cuisse, dévoilant la majeure partie la jambe gauche.
Elle est restée dans les cartons de mon déménagement, maintenant au grenier, parce que mon père m'avait strictement défendu de la mettre alors que je venais tout juste de l'acheter dans une friperie, à côté de Buccinasco.
Depuis que je suis arrivée à Paris, je l'ai laissé au fond de cette boîte étiquetée d'un « VÊTEMENTS » en grosses lettres manuscrites.
J'ai respecté les interdictions de mon père comme une fille sage et obéissante parce qu'il me semblait, à cette époque, qu'il le faisait pour mon bien ; parce qu'il se souciait de moi et craignait qu'il puisse m'arriver quelque chose d'atroce, une nouvelle fois.
Ce qu'il ignore, c'est qu'autrefois, mon sort n'avait pas dépendu de ma tenue mais, qui plus est, de circonstances hasardeuses.
Il voulait me garder confinée dans son antre pour que, jamais plus, je ne puisse faire l'objet d'une quelconque mésaventure. Seulement, je le soupçonne d'avoir également voulu me maintenir entre ses griffes afin que je ne puisse l'abandonner comme ma mère l'avait fait quelques années plus tôt.
Il espérait tout particulièrement que je ne découvre jamais sa trahison.
Je devrais laisser cette épisode derrière moi mais c'est au-delà de mes forces. J'avais le droit de savoir que ma mère était malade, j'aurais pu la soutenir. Au lien de cela, je me suis concentrée sur moi et moi seule.
— Rita ? T'es toujours là ? On dirait que t'as vu un fantôme.
Je sors de mes pensées et acquiesce avec un sourire entendu.
— Une robe rouge, c'est assez voyant ?
— C'est parfait ! Où est cette petite merveille ? s'engoue-t-elle en fermant définitivement ma garde de robe.
***
— On est à la traîne, là ! J'avais dit vingt heures trente à Ben et il est presque vingt-et-une heures. Mais bon, ta robe valait quand même le coup de chercher ce putain de carton pendant une heure. J'espère que tu es prête pour cette mega fiesta, ma belle, parce que tu vas certainement ne pas t'en rappeler demain !
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Rita [TERMINÉ]
Romance✿ Alourdie par ses démons, Rita n'aspire qu'à une seule chose : retrouver son ancienne vie. Elle retourne ainsi sur les pas de son enfance, là où souvenir rime avec tragédie. Si elle espérait renouer les liens avec sa famille, son grand frère, lui...
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