Rita [TERMINÉ]

• CHAPITRE DEUX •

Nous sommes la veille de mon départ pour Paris. Mes valises sont prêtes, mon armoire est vide mais, moi, je ne réalise pas encore.

Je n'ai revu ma famille - excepté mon père bien sur -  que durant les fêtes de Noël. Nous communiquions par FaceTime avec ma mère et mon frère, mais nos échanges s'arrêtaient là.

Ma mère est donc tout naturellement hystérique à l'idée de revoir sa petite fille chérie qu'elle n'a pas vue depuis bien trop longtemps déjà.

Elle ne me lâche plus. Elle n'arrête pas de m'envoyer un tas de SMS pour me dire à quel point elle est enchantée de me revoir. Même si elle sait que je ne passerai pas beaucoup de temps en sa compagnie parce qu'elle habite une petite ville, à une heure de Paris et que, de toute façon, je me consacrerai pleinement à mes études, elle est aux anges.

« Tu ne seras plus qu'à une heure de la maison, on pourra se voir beaucoup plus souvent ! » s'enthousiasmait-elle.

Elle a déjà prévu quelques virées shopping le week-end et des soirées Popcorn devant une série ou un film sur le canapé.

Je ne suis pas contre toutes ces journées entre filles mais à force de côtoyer ma mère, je risquerai de faire une overdose dù à un excès de surexcitation de sa part.

Enfin, je ne vais pas me plaindre, je suis également contente de la revoir mais si elle pouvait ne pas se comporter avec moi comme si j'étais encore une enfant prépubère, je ne serai pas contre.

— Rita ? appelle mon père.

— Ouais ?

— Tu descends ? Le dîner est près.

— J'arrive papa, deux secondes.

Je me dépêche d'emballer le cadeau que je viens d'acheter pour mon père et dévale les escaliers en un temps record.

— Qu'est ce que tu faisais, tu en as mis du temps ? me questionne-t-il.

— J'étais aux toilettes, mens-je.

Bon, j'avoue, sur ce coup, j'aurais pu trouver une meilleure excuse mais c'est la seule chose qui m'est venue à l'esprit.

— Dernière soirée tous les deux... Tu aurais préféré aller au restaurant peut-être ?

— Non pas du tout papa, c'est parfait comme ça ! affirmé-je en dégustant mon plat de lasagnes.

Il hoche la tête tout en regardant son assiette, à moitier convaincu.

— A quelle heure est ton avion demain ? s'enquiert-il en relevant les yeux vers moi.

— L'embarquement est à midi et demi, il faut que je sois à l'aéroport à dix heures quarante-cinq tout au plus.

— Mais comment vas-tu faire sans ta voiture là-bas ? s'inquiète-t-il soudainement.

— Papa, je serais à Paris... Il y a donc pleins de transports en communs contrairement à ici, tu sais ?

Je crois bien que mon père est plus angoissé que moi à l'idée de me voir emménager toute seule dans cette grande ville qu'est Paris.

Il n'y a pourtant pas de quoi. Je serais dans une résidence gérée par mon université de littérature. C'est très sécurisé mais je sais qu'il a tendance à faire un tas de jugements négatifs sur des choses futiles.

— Attends-moi ici, je t'ai acheté une petite chose, je vais la chercher, m'informe-t-il en se retirant de sa chaise.

Il s'en va en direction du salon et reviens quelques secondes plus tard, une magnifique machine à écrire en main.