• CHAPITRE SOIXANTE-QUATRE •

901 75 36
                                        

Billie EILISH - idontwannabeyouanymore

Bonne lecture ❤️

~~~~~

Aucun mot, aucun son, seulement ses yeux qui n'osent à peine nous regarder. Son visage se secoue légèrement comme incapable de réaliser la vérité qui se dessine devant lui.

C'est avec ce regret qui me broie les entrailles que je réalise : il nous hait, plus encore que je ne l'aurai prédit.

Sans doute parce que j'espérais secrètement qu'il accepte sans broncher.

Mais j'oublie à qui j'ai affaire : mon frère, Raphaël, l'homme le plus rancunier et impulsif qui soit.

Pourtant, bien que j'aurai imaginé la destruction de tout objet autour de lui lorsque nous lui aurions appris notre liaison, ce n'est que son silence qu'il nous offre. Et c'est bien pire.

Il ne réagit pas comme nous l'aurions pensé. Il ne réagit pas. Alors qu'adviendra-t-il ensuite ? Comment se préparer à ce qui va suivre ?

Il soupire. Il sourit.

— Vous vous foutez de moi, hein ? C'est une blague. C'est maman qui a eu l'idée, c'est ça ?

Je n'ai pas regardé Aaron depuis que Raphaël est arrivé. Je ne l'ai pas regardé et pourtant, je devine sans peine ce qu'il ressent.

Il s'en veut, terriblement. Il a honte. Peut être même qu'il m'en veut à moi aussi. J'ai décidé de ne rien dire. C'est ma faute, entièrement ma faute. Lui n'y est pour rien. Mais je suis trop lâche pour l'avouer à Raphaël.

Ses lèvres tremblent, alternant entre un sourire d'espoir et un rictus d'amertume.

— Dis moi que c'est une putain de blague, Aaron, souffle-t-il, trop calme pour taire mes inquiétudes.

J'aimerais m'arracher le cœur pour lui avoir infligé ça.

Je ferme les yeux bien trop longtemps pour écarter ma culpabilité.

L'homme qui se tient à mes côtés reste muet, désarmé face à son meilleur ami qui découvre sa tromperie.

— Tu t'es tapé ma sœur putain ! Tu pouvais te faire toutes les meufs de Paris mais tu préfères jouer avec elle !

— Je ne joue pas avec elle...

— Ferme ta gueule ! Tu les prends, tu couches avec elles et tu les jettes, c'est comme ça que ça marche !

Soudainement, devant nos visages déconfits, ses yeux se débrident.

— Tu l'as baisé ?

Ses mots me frappent, me dégoûtent.

— Ne parle pas comme ça, le reprend Aaron, écœuré.

— Putain, est ce que tu as couché avec elle ?

Mes lèvres s'agitent alors que je baisse les yeux, honteuse.

— Raph...

— Réponds-moi !

— Oui.

A la seconde où Aaron prononce ce mot, mon frère enjambe les quelques mètres qui nous séparent et lève son poing avant de le diriger vers sa mâchoire.

Il stoppe finalement son mouvement à quelques centimètres de son visage.

— Tu mériterais que je te saigne. Mais je ne suis pas une merde comme toi ! lâche-t-il avant d'abaisser son bras.

Rita [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant