• CHAPITRE PREMIER •

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/❗️NDA A LA FIN DU CHAPITRE !

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Je suis partie de la France pour m'installer en Italie avec mon père suite à l'enfer que j'ai vécu pendant trois mois.

J'ai dix-huit ans et je suis incapable d'oublier cette période désastreuse de ma vie que mes cicatrices me rappellent chaque jours.

J'ai consulté des médecins, des psychologues, des spécialistes et même des hypnotiseurs. Le constat est le même pour tous : je dois continuer à vivre sans me focaliser sur le passé ; seulement je n'y arrive pas.

Mon heure est venue.

Je m'approche doucement de ce couteau de cuisine. La lame me permet de voir mon reflet, mon affreux visage si abimé par mes tourments.

Je suis lâche, tellement lâche d'abandonner ma famille. Ils ont besoin de moi, mais je ne peux plus supporter cette souffrance.

Le bout du couteau est maintenant pointé sur le côté gauche de mon ventre. Un seul coup et tout s'arrête. Je n'ai plus qu'à transpercer ma peau puis mon coeur – ce traitre qui m'a empêché de me laisser mourir quand j'étais dans cet endroit– et la douleur s'efface.

Je suis prête. J'en ai le courage.

N'est-ce pas trop faible de commettre cet acte si impulsif ?

Arrête de te poser des questions et fais-le, me souffle ma conscience.

J'inspire une dernière fois et ferme les yeux. Je repense au visage de mes deux parents. Je les vois. Ils me sourient. J'ai pris la bonne décision, je le sais.

Je plante soudain la lame dans mon corps.

Je ne ressens pas la douleur. Je ne ressens plus rien. C'est fini.

— Rita !

Je sens une pression sur mon bras. Un son qui me paraît si lointain arrive jusqu'à mes oreilles. Rêve-t-on même mort ? N'est-ce pas réservé qu'aux vivants ?

— Rita ! Réveille-toi ! Ce n'est qu'un cauchemar.

J'entends un bruit, un bruit strident. Que cela s'arrête !

C'est moi qui suis en train de crier je crois. Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Je suis perdue. Suis-je devenue folle ?

— Maman ! imploré-je.

— Elle n'est pas ici ma chérie. Ne t'inquiète pas, ce n'est qu'un cauchemar, ce n'est pas réel.

Je me réveille enfin.

— C'est la troisième fois cette semaine, tu es sur que tu ne veux pas retourner chez Mme Achenza ? me demande mon père d'une voix douce, ses yeux remplis d'inquiétude.

Mme Achenza est mon ancienne psychologue. J'ai arrêté de la voir car mon état s'était, selon elle, stabilisé et qu'elle ne pourrait rien faire de plus.
« La clé de ta guérison est en toi, tu n'es seulement pas encore prête à l'utiliser » m'avait-elle affirmé. J'avais trouvé ces termes plus ridicules que révélateurs, m'enfin, cette vieille femme avait au moins le mérite de me faire sourire.

— Non, je vais bien papa, je pars dans moins d'une semaine, c'est inutile.

— Tu es sur de toi ? Tu ne veux pas rester ici avec ton vieux père ?

Je dois partir dans exactement quatre jours pour la France, ou plutôt y revenir.

Ce pays me manque. Mais je suis tellement anxieuse a l'idée de retourner là où tout à commencé.

Rita [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant