Rita [TERMINÉ]

• CHAPITRE TRENTE-NEUF •

Vole - Céline DION

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Ce qui devait n'être qu'un chaste baiser de retrouvailles s'est attardé et s'est achevé sur la table de la cuisine.

Alors que ses mains s'aventurent sous l'ourlet de ma jupe, je l'arrête.

Je ne peux pas continuer sans qu'il ne sache.

— On est pas obligés d'aller jusqu'au bout Rita, me rassure-t-il en caressant ma joue de son pouce.

— C'est pas ça, enfin si, mais il faut que je te dise quelque chose avant.

Je pince l'arrête de mon nez, ne sachant comment débuter.

Sa bouche s'entrouvre légèrement, comme s'il avait lu dans mes pensées.

— Est-ce que tu es vierge ?

Mes yeux évitent son regard. Comment lui expliquer ?

— C'est un peu plus compliqué que ça, en fait.

Il semble confus mais se tait, patientant avant que je ne poursuivre.

— J'ai un problème depuis plusieurs années.

Son air concentré me rassure. Je sais au moins qu'il ne me jugera pas alors, sans crainte, je me lance :

— Je ne peux pas le faire, c'est impossible. Ma gynécologue m'avait dit qu'il s'agissait avant tout d'un problème psychologique donc qu'il était possible de le débloquer en m'entraînant toute seule, enfin tu vois ce que je veux dire.

Il sourit, amusé.

— Oui, je vois ce que tu veux dire.

Je me mords la lèvre en voyant ses yeux briller. Quel pervers.

— Sinon, elle me conseillait d'y aller par étape lorsque j'aurais un partenaire.

Alors qu'il arque un sourcils comme pour se porter volontaire, je secoue la tête :

— N'y pense même pas !

— Je n'ai rien dit, se défend-il.

— Mais tu l'as pensé.

— Ça, tu ne le sauras jamais.

Je lui tire la langue en fronçant le nez. Il n'a pas besoin de me l'avouer pour que j'en sois sûre. C'est évident.

— Et tu t'en es rendue compte quand que tu avais... ça s'appelle comment d'ailleurs ?

— Le vaginisme. Au début, je ne comprenais pas pourquoi toutes mes copines arrivaient à mettre des... des tampons et pas moi...

Comprenant ma gène, il prend mon visage en coupe entre ses mains :

— Tu n'as pas à être mal à l'aise, je sais ce que c'est, j'ai été à l'école un peu, aussi.

— Je n'en doute pas mais, tu sais, c'est jamais facile pour une fille de parler de ces choses là avec vous.

Je soupire me rappelant combien de fois j'ai assisté à ce genre de scènes où la seule vue d'une protection hygiénique dans le sac d'une fille pouvait provoquer les moqueries de plusieurs garçons. Bien heureusement, ils ne sont pas tous attardés à ce niveau là.