• CHAPITRE QUARANTE-HUIT •

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— Et après je suis partie et je l'ai laissé planté là.

Marine boit mes paroles comme s'il s'agissait de révélations sur les secrets du gouvernement.

Nous continuons de marcher vers la bouche de métro où je suis censé rentrer pour retourner chez moi et nous arrêtons devant.

— Tu ne penses pas que tu pourrais le laisser s'expliquer ? tente-t-elle en penchant la tête légèrement.

— Si c'est pour qu'il me mente encore une fois, ce n'est pas la peine. Je ne vois pas l'intérêt de le laisser s'expliquer. Il a joué avec moi, il voulait seulement prendre ma virginité et heureusement que je n'ai pas pu lui donner, dieu sait ce qu'il aurait fait de cette vidéo. Imagine juste qu'elle se retrouve sur internet, sur un porno ou même sur le marché noir. C'est un putain de psychopathe !

— Arrête Rita, ce n'est pas ce qu'il s'est passé et c'est tout ce qui compte. Et puis je ne vois vraiment pas pourquoi il aurait risqué de finir en prison seulement pour poster une video où on vous voit à peine.

Je la détaille comme si la réponse était évidente.

— Pour l'argent.

— Tu ne crois pas qu'il en a déjà assez ?

Je souffle silencieusement pour ne pas avouer complètement ma défaite.

— Alors pourquoi est-ce qu'il aurait fait ça ? lancé-je sèchement.

— C'est tout l'intérêt de lui demander.

Elle hausse les sourcils avec un sourire victorieux.

Je secoue la tête en croisant les bras sur ma poitrine.

C'est bien la dernière chose que je voudrais faire.

— Hors de question.

Marine semble s'agacer.

— Putain Rita, tu m'énerves. Arrête de faire la gamine et grandis un peu.

Je m'apprête à rétorquer quelque peu vexée par ses propos mais elle me fait les gros yeux d'un air « je n'ai pas fini alors tais-toi ».

— La vérité n'est pas toujours celle que l'on pense, même si c'est la plus évidente. C'est juste choisir la facilité que de vouloir ignorer tous ses côtés. Alors si tu veux rester dans l'ignorance, libre à toi et je ne dis pas que ta version est mauvaise mais tu ne perds rien à aller lui demander sa vérité à lui.

J'ai l'impression d'entendre les mots de ma mère cette nuit là. Ils se sont tous ligués contre moi ou quoi ?

— C'est trop facile. C'est lui qui me blesse et c'est moi qui me jette dans ses bras en allant le voir.

— Tu sais très bien que c'est faux. Ce n'est pas en allant lui demander des explications que tu te jettes dans ses bras. Et puis c'est pas faute pour lui d'avoir essayé. Depuis le début tu le rejettes comme si t'avais peur d'entendre qu'il n'était peut être pas complètement fautif.

Je recule un peu la tête en haussant mécaniquement les sourcils.

— Tu es en train de le défendre ou je rêve ? Dis aussi que j'invente tout, que je suis parano et qu'il n'y est pour rien. Je vais remettre les choses dans son contexte. Il m'a invité chez lui avant la soirée en prétextant ensuite que c'était pour m'offrir son stupide collier. Après quoi, on a fait les preli' dans son salon, tout ça sans jamais me parler de ses caméras de surveillance. Et, comme par hasard, cette putain de vidéo qu'elles avaient prises se retrouve projetée sur une télé devant trente personnes. Ne va pas me dire après qu'il n'y est pour rien et que c'est un autre attardé qui les avait. C'était sa maison, ses caméras et les vidéos qui sont dans son téléphone. Si ça ce n'est pas une preuve que c'est lui qui est responsable alors je ne peux plus rien pour toi.

Rita [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant