• CHAPITRE TRENTE-SIX •

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Si je devais nommer ce chapitre, je l'appellerais certainement « Souvenirs », vous comprendrez pourquoi ;)

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« Des lors où il lève la tête vers notre nouveau convive, les yeux de Raphaël s'écarquillent, nous laissant dans l'incompréhension la plus totale. »

— Salut, mon fils.

Une voix légèrement bourrue par le temps raisonne entre les murs de l'entrée et atteint mes oreilles.

A peine ai-je déposé le plat sur le plan de travail que j'accours vers la porte et me jette dans les bras de mon père, laissant toute ma rancune s'envoler.

Ce serait mentir que de dire qu'il ne m'a pas manqué. Il m'a mortellement manqué.

Ses beaux yeux bleus scrutent les miens comme pour me demander mon sentiment actuel par rapport à lui. Ainsi, silencieusement, je murmure :

— Tout est oublié.

Un éclair de soulagement traverse ses iris puis il finit enfin par rentrer dans le Hall.

Maman, encore surprise et septique, approche d'un pas lent vers notre position et ne parvient qu'à articuler un « Richard ? ».

Il lui sourit ce qui redonne à ma mère toute son euphorie habituelle.

— Je pensais que tu ne pouvais pas venir ! s'exclame-t-elle en l'enlaçant.

Il peut paraître étrange que deux parents séparés depuis des années se comportent ainsi mais les miens ont pris la décision de rester en bon terme parce qu'ils n'avaient aucune raison de se détester et qu'ils savaient qu'ils seraient amenés à se revoir par la suite.

Lorsqu'ils se sont quittés, il s'agissait d'un commun accord et non d'une dispute insurmontable ni d'une erreur impardonnable.

Après ce cauchemar qui nous a entaillé, leur manière de le surmonter était très différente et incompatible alors ils ont pris la décision de se séparer malgré que ce fut d'avantage maman qui avait opté pour cette décision. Papa a surtout agréé à cet accord sans plus de conviction mais en voyant, ici, une occasion de réaliser son rêve de toujours.

— Moi non plus ! Mais nous avons réussi à tout remettre en ordre à l'agence très rapidement alors que nous pensions en avoir pour des heures et même des jours, je me suis dit que je pourrais vous faire la surprise de mon arrivée donc j'ai sauté dans le premier avion ; j'ai eu de la chance qu'il ne soit pas plein le jour de Noël !

Mon père est un homme bon qui ne manque pas une occasion de chérir son entourage. Il l'a toujours été et je crois qu'il sera ainsi toute sa vie. Il a sacrifié tellement de temps afin de rendre sa famille épanouie. J'admire cet homme plus que n'importe qui et, malgré toutes ses erreurs, le revoir ne peut que me les faire oublier.

— Je suis contente que tu es pu te libérer ! Je vais rajouter un couvert pour que tu puisses te joindre à nous.

Il semble un peu gêné tout à coup :

— J'aurais peut-être dû te prévenir, Rachel, j'espère qu'il ne manquera pas de nourriture à cause de moi.

— Ne te fais aucuns soucis ! Tu sais qu'en ce qui concerne la nourriture, j'en fais toujours de trop.

Rita [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant