Chapitre 16

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Il est encore très tôt lorsque je me réveille. Le ciel est encore sombre et tout est anormalement calme, c'est le parfait moment pour partir d'ici. Aspen a fini par s'endormir avec un bras autour de ma taille. Il a l'air tellement paisible et je dois le dire, il est à tomber ! Son visage est serein, mais le souvenir de son expression qu'il avait sur celui-ci lorsqu'il m'a coincé entre le mur et lui est suffisant pour faire grimper ma température corporelle. L'impatience de ses lèvres sur les miennes et la brulure que ces doigts ont laissée sur ma peau. Ce qui s'est passé hier est... inexplicable.

Une seconde, je suis énervé et l'autre je suis fébrile de sentir son corps contre le mien. Non... c'est à cause de l'engourdissement. Je n'ai pas pu lutter contre elle et quand je l'ai laisser me submerger, tout le reste... est arrivé. J'aimerais me convaincre que ce qui s'est passé la veille n'est rien, mais encore ce matin, une partie de moi en veut plus. Je me mords la lèvre et replace quelques mèches qui lui tombe dans le visage. Il soupire à mon contact et manque de me faire fondre. Cette délicieuse chaleur au creux de ma poitrine répond fortement à sa réaction, elle me coupe le souffle. Je ramène les mains vers moi pour me resaisir.

Notre fenêtre d'action diminue rapidement et bien qu'il dorme comme un bébé, j'ai besoin d'Aspen pour sortir d'ici sans me faire repérer. Je le secoue un peu pour qu'il se réveille en ignorant la sensation de brulure sous mes doigts, mais la seule chose à laquelle j'ai droit, c'est un grognement incroyablement sexy. Merde Cam ! Reprends-toi ! On croirait une adolescente en manque d'attention.

''Aspen...'' Je chuchote comme si quelqu'un d'autre que lui pouvait m'entendre.

Un deuxième grognement puis d'un geste rapide (considérant qu'il est encore endormi) me tire à lui. Hier n'était pas un événement isolé. Mon traitre de corps réagit et mon cœur accélère. J'inspire lentement son parfum. Son odeur me fait soupirer à mon tour, je laisse la laisse se graver dans ma mémoire. Je glisse mes mains sur son torse et avec un effort surhumain, je me tire hors de sa prise autour de moi.

''Aspen, réveille-toi.''

Je le secoue plus fort. Cette fois, il ouvre les yeux et s'assoit dans le lit. Il a les cheveux en bataille et le regard brillant. Lorsqu'il se pose sur moi, le courant doré accélère. Je tourne la tête pour échapper à son effet hypnotique. Je sors du lit et me dirige vers la fenêtre à côté de la porte. À travers la vitre, je vois de nombreuses bouteilles de toute sorte abandonner sur le rebord des habitations, mais je ne vois aucun autre loup. Outre le vent dans les feuilles, il n'y a pas de mouvement à l'extérieur.

''Je crois que la voie est libre, je ne vois personne.''

''Je te confirme qu'ils dorment encore... C'est le silence complet dans ma tête.'' Répond Aspen en se frottant les yeux.

Semble-t-il qu'il soit encore tôt même pour lui. Je souris, leur pouvoir de communication par la pensée s'avère très pratique. J'imagine ce que serait notre efficacité au village si je pouvais communiquer avec Milan ou tout autre chaperon durant nos tours de garde. Ceci dit, je ne suis pas certaines que j'aimerais entendre tout mon village dans ma tête à toute heure du jour. J'imagine les engueulades mentales que j'aurais reçues de mes enseignants s'ils en avaient eu le pouvoir. Sans parler de tous ceux qui auraient accès à ces conversations. À moins bien sûr que ce ne soit comme parler à une autre voix ? Une question que je devrais lui poser plus tard.

Aspen ouvre la porte et inspecte les environs avant de me faire signe de sortir. Une fois descendue l'échelle, Aspen me prend par la main et me guide à travers les petites habitations jusqu'à la sortie du camp. Comme la veille, il ne s'arrête jamais complètement si ce n'est que pour écouter le moindre signe d'activité à une intersection. Une fois à l'écart des bâtiments de son camp, on se met à courir. Plus je m'éloigne de celui-ci, mieux je me sens. À mi-chemin, je le forcer à s'arrêter pour reprendre mon souffle alors qu'Aspen ne semble même pas avoir couru. Je prends appui sur mes genoux et régularise lentement ma respiration. Il croise les bras sur sa poitrine et penche la tête sur le côté.

Red WoodsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant