Chapitre 20

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Silence complet de la part d'Aspen depuis deux semaines. Je n'ai eu aucune visite chez moi ou intrusion dans mon secteur. Je commence à croire que ma deuxième non-réponse a fini par le décourager à moins bien sûr qu'il se soit complètement lassé de moi. Je chasse ses idées et le pincement au cœur a la même occasion. Je pensais qu'une fois les festivités il aurait plus de temps, mais je me suis trompé. À peine quelques rencontres et je suis déjà complètement accro. Je sais que je risque de me bruler en continuant sur cette voie, mais je ne peux pas m'y empêcher. Dès qu'il est près de moi, je me sens attiré comme un papillon de nuit a une lumière. Un lien invisible qui me tire constamment vers lui. Noah claque des doigts devant mon visage et je sors de ma rêverie. Mon partenaire hausse un sourcil en attendant mon avis sur un sujet que j'ai complètement ignoré involontairement.

''La terre appelle Camomille ! Tu en penses quoi ?'' Me questionne Noah.

''Je... quoi ?''

''Je te parle depuis une dizaine de minutes et tu n'écoutais même pas !''

''Pardonne-moi, j'ai la tête ailleurs.''

''Je vois ça... tu as envie de partager sur tes... absences ?''

''Pas particulièrement, non.''

''Quelque chose que je devrais savoir ? Tu m'inquiètes.''

''Rien qui devrait t'alarmer, rassure-toi. Tu... tu penses que Louka et Camélia seront de retour bientôt ?''

''Ils sont partis depuis quatre jours, il ne devrait plus tarder. En même temps, Brann est l'un des villages les plus éloignés. Ils ont dû être en déplacement pendant un moins une journée entière juste pour s'y rendre, si ce n'est pas un peu plus.''

Sans Louka dans les parages, j'ai l'impression qu'il manque quelque chose au village, comme si on lui avait retiré un élément clé. Peut-être est-ce seulement ma perception des choses. J'ai l'habitude de le voir tous les jours, que ce soit pour l'entrainement ou seulement pour nous distraire. La pénombre commence à s'éclaircir. La nuit tire à sa fin tout comme notre tour de garde. Noah s'étire puis me donne un léger coup de coude.

''Une autre garde de nuit complétée sans attaque. Les loups se calment enfin ! Ça fait un moment que je ne les ai pas entendus hurler et je ne m'en plains pas.'' Ronronne Noah.

Les activités des loups sont revenues complètement à la normale et la quiétude est revenue au village. Les équipes d'apprentis qui patrouillent la forêt la nuit et les gardiens aux entrées du village peuvent enfin se détendre. Je prends la direction du village en compagnie de mon partenaire. Quand le ciel s'éclaircit suffisamment, j'éteins ma torche et la range dans le sac de gardes marquant réellement la fin de la nuit.

Nous sommes à la barricade dès que le premier rayon du soleil perce le ciel. Le gardien fait les cent pas devant la fente entre la forêt et le village complètement ennuyé. Un travail qui m'attend si je ne remonte pas rapidement dans le classement. Attendre un signal de détresse ou le retour de ses semblables. Outre écouter et rédiger le rapport pour le capitaine de la sécurité, c'est un poste complètement démuni d'intérêt. Surtout si comme nous, les autres secteurs ont été parfaitement tranquilles, c'est-à-dire rien du tout à rapporter à Milan Aequino.

''Apprentis Lancaster et Hanover, vos observations.'' Demande-t-il

''Secteur huit, rien d'anormal à signaler. Aucune présence ennemie ou indicative de leur passage dans la zone. Un des chemins menant à l'océan à l'est du secteur sera à dégager prochainement. Certaines branches commencent à obstruer et gêner le passage.'' Lui répond Noah.

''Bon boulot apprentis, nous enverrons une équipe se charger de l'entretien du chemin. Nous prenons la relève. Le capitaine de la sécurité nous a chargés de vous transmettre un message. Il a demandé à ce que vous le rejoigniez dans son bureau dès votre retour à la barricade. Vous feriez mieux de ne pas trainer en chemin, il vous attend.''

Red WoodsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant