Chapitre 42

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Quand je me réveille ce matin, mon corps en entier est endolori. J'ai l'impression d'avoir été martelé de coup sur toutes les surfaces de mon corps sans parler de cet atroce mal de tête. Un cillement horrible prend place dans mon crâne. Encore heureux que je ne sois pas de garde cette nuit. Je tourne la tête et regarde autour de moi. Je suis dans ma chambre. Stella a réussi à me ramener chez moi en un seul morceau. Je n'ai aucun souvenir de mon retour au village. J'ignore même si Stella a pu retourner dans le campement du Nord sans éveiller ses soupçons des gardiens ou sans avoir été aperçue. Je vais devoir investiguer autour du bureau de Milan pour découvrir si tout s'est bien passé.

Je me lève de mon lit avec difficulté, peut-être un peu trop vite, car ma vision se brouille. Je réessaie plus doucement, cette fois mon corps semble vouloir suivre. Suivre est un grand mot, trainer serait plus juste. Je n'ai aucune idée si tout s'est bien passé pour Aspen et s'il est aussi désorienté que moi. Une petite partie de moi rage qu'il ne soit pas ici. En plus de mon corps douloureux, j'ai l'impression de souffrir d'un manque beaucoup plus grand ; celui de son absence.

Je me dirige en déséquilibre vers le miroir de chambre. La marque d'union est facilement visible sur ma poitrine. Le signe d'infini et le branchage s'accrochent à l'anneau noir, ensemble ils forment un cercle qui devrait normalement entourer le symbole hiérarchique des loups. Sur moi, elle forme un cercle vide. Cette marque... restera sur ma peau jusqu'à la fin de mes jours. Une preuve que je suis lié a Aspen et son clan ainsi que celle de ma trahison envers ma propre formation. Je n'avais pas réfléchi à cela hier soir. J'ai trahi les principes de base de mon rôle de chaperon en me liant à l'ennemi. Non ! Le mantra du chaperon est de protéger les faibles et les innocents. C'est encore ce que je fais et si j'arrive a trouvé un point d'entente entre son espèce et la mienne alors j'accomplirais mon devoir de chaperon.

Je soupire et pose les doigts sur la nouvelle marque sur ma poitrine, mais les retire rapidement en ressentant la vive brulure. MERDE ! La douleur est aussi insupportable que la veille au toucher. Il est encore trop tôt à moins bien sûr que ce soit l'un des effets à long terme. Ça ne peut pas être ça, sinon pourquoi les loups s'uniraient si c'est pour devenir plus faible ? À moins bien sûr que ce soit à cause de ma nature humaine ? Bon sang j'ai tellement de questions ! J'aimerais pouvoir être en contact avec Aspen ou Stella pour leur demander comment tout se passe normalement suite à leur cérémonie d'union. Si ce que je ressens est normal ou pas.

Je me dirige vers la commode en trébuchant pour me rendre compte qu'aucun de mes chandails à un collet assez haut pour cacher la totalité de la marque. La plupart d'entre eux ne couvrent pas le haut du cercle. Je fouille le reste de mes tiroirs pour y dénicher un sweat à capuche beaucoup trop chaud pour la température actuelle. À part mes uniformes et vêtements pour l'hiver, rien ne semble me couvrir suffisamment. Je n'ai pas envie de devoir mettre un pull jusqu'à la fin de mes jours ! Visiblement, je vais devoir faire quelques achats prochainement.

Je soupire et me contente de monter la fermeture de veste jusqu'à mon menton. Le mal de tête laisse place à un bourdonnement incessant. Rien qu'un bon thé ne peut pas arranger ! Je traine les pieds en dehors de la maison. À l'extérieur, le soleil m'aveugle et le bourdonnement s'intensifie. Je rabats ma capuche sur ma tête et continue mon chemin vers l'auberge. Je dois prendre plusieurs pauses sur ma route. Parfois, je dois carrément m'assoir par terre pour laisser passer mes étourdissements. Je ne me souviens pas de la dernière fois ou je me suis senti aussi faible. Même malade et brulante de fièvre, je n'ai jamais été aussi peu solide sur mes pieds. Je suis tenté de rebrousser chemin et rester au lit pour le reste de la journée. Ceci dit, ce n'est pas dans mes habitudes, même dans mes pires jours je me rends à académie ou au moins a l'auberge rejoindre le reste du groupe. Si je reste au lit, ça éveillera les soupçons et la dernière chose dont j'ai besoin c'est d'être mené de force à l'infirmerie. À coup sûr, la marque d'union sera découverte.

Red WoodsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant