Chapitre 39

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Je sens Aspen ralentir, mais cette fois, ce n'est pas parce qu'il débuche ou doit reprendre son souffle à cause de la brulure que je devine, doit être aussi terrible que la mienne. Quand il s'arrête, j'arrive à peine à respirer. J'ai cessé de me battre pour repousser la sensation qui m'a envahi. Je me concentre sur l'effort constant que je dois faire pour me convaincre de continuer à laisser l'air pénétré dans mes poumons.

Aspen reprend forme humaine et je me retrouve perché sur son dos. J'ouvre les yeux et y reconnais le campement des loups. C'est beaucoup plus calme, mais je ne m'en plains pas. J'ignore comment Aspen pourrait expliquer la présence d'une humaine accrochée à lui. Comme la dernière fois, je le vois zigzaguer sur les chemins et entre les différentes habitations de son camp. Contrairement à la première fois, il ne se dirige pas vers sa cabane, mais au centre du camp.

J'aimerais pouvoir protester, mais tout ce que j'arrive à produire est une plainte douloureuse. Je sens Aspen serrer ma cuisse en guise d'avertissement. Je ne suis pas en mesure de le contredire ou même de me défendre si j'attire l'attention de l'un des membres de sa meute. J'ose réfléchir se qui se passerais si l'un deux réaliserait que je ne suis pas une louve. Il s'arrête à plusieurs reprises en s'appuyant sur un mur ou un arbre pour combattre la sensation avant de reprendre son chemin.

Je sens finalement Aspen se raidir lorsqu'il s'arrête devant un bâtiment. Le portail est presque caché par les arbustes autour de celle-ci, mais le plus important c'est que les lieux sont déserts. Il me dépose à côté de celle-ci, mais je me sens trop faible pour me tenir sur mes jambes. Je me laisse m'affaisser doucement contre le mur extérieur pendant qu'Aspen martèle la porte. Des pas rapides se font entendre derrière la porte avant qu'elle ne s'ouvre. De la ou je suis, je ne vois pas qui se trouve de l'autre coté.

''Je peux savoir c'est quoi ton putain de problème !? Pourquoi frappes-tu à la porte de derrière quand celle de devant est grande ouverte ?'' S'impatiente une voix féminine qui m'est familière.

''Est-ce qu'il est là ?'' Demande Aspen, inquiet.

''Non, il n'est pas encore revenu. Mais toi qu'est-ce que tu fais là ? Je croyais que tu avais un rendez-vous.''

''Stella, j'ai besoin de ton aide ! J'ai... j'ai...''

''Aspen merde ! Calme-toi ! Mais qu'est-ce que tu as ?''

''J'ai merdé, mais vraiment merdé cette fois.''

''En quoi c'est différent à ce que tu fais tous les jours ?''

''Je vais tout expliquer, mais laisse nous rentré avant que quelqu'un nous voie.''

''Nous !?''

Je lève la tête tout en essayant de régulariser ma respiration pour apercevoir la louve à côté de nous. Nul doute qu'elle appartient au clan d'Aspen ou du moins partage un lien quelconque. Un regard séducteur et de long cil pour lui donner d'avantage de profondeur. Sa silhouette fine et agile est couverte par des vêtements semblables à ceux du garçon en face d'elle. J'avais remarqué à ma première visite que les membres d'un même clan se ressemblaient tous un peu, mais cette louve bat des records. À l'exception de sa chevelure d'un noir profond, il se ressemble comme deux gouttes d'eau.

Stella écarquille les yeux en me voyant et n'hésite pas un instant. Elle nous presse tous les deux à l'intérieur du bâtiment. Aspen passe un bras autour de ma taille et me tire à l'intérieur. Il est lui-même chancelant, mais tient le coup. Il m'aide à m'assoir dans un des fauteuils près d'un foyer avant de se laisse tomber lui-même sur l'un de ses voisins, à bout de souffle. Il inspire lentement en tirant le collet de son t-shirt pour atténuer la brulure, instinctivement je pose la main sur ma poitrine.

Red WoodsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant