Red Woods

Chapitre final

Trois ans plus tard, Noly.

Je regarde un loup sortir de l'auberge en parlant avec un chasseur, tous les deux en grande conversation et riant d'une blague que je ne peux entendre de la ou je suis. Dans un autre coin de la ville, je peux voir une louve donner un coup de main à une vieille dame pour porter ses courses. Sous mes pieds, il y a des enfants, humains et loups qui jouent ensemble avec des petites figurines et échanges des petits habits pour celle-ci. Peu importe où je regarde dans les rues de Noly, les deux espèces s'entremêlent comme s'il n'y avait aucune différence entre eux. Il y a trois ans, personne n'aurait cru cela possible et pourtant les habitants du village et certaines meutes nordistes vivent en parfaite symbiose. En trois ans, j'ai réussi à faire en sorte que nous puissions vivre en harmonie sans hostilités, car comme je l'ai déjà dit une fois, les raisons de notre rivalité n'ont plus lieu d'être. Ça n'a pas été facile, mais on y ait arrivé !

J'ai tenu secret le traité de paix au sein du conseil pendant tout ce temps craignant que les autres membres du conseil mettent fin au traité de paix entre nous. Cacher la présence des loups au village et falsifier méticuleusement chaque rapport que je devais envoyer au Quartier Général s'est avérée une tâche complexe, mais pas impossible. Ce soir, je vais non seulement leur présenter l'accord, mais également leur montrer le résultat de celui-ci. Je ne sais pas trop à quoi m'attendre de leur part et ça me rend un peu nerveuse, mais je l'étais tout autant dans des situations bien pires. J'ai entre les mains le traité de paix que nous fait il y a trois ans, ainsi que celui que l'entente que j'ai passée avec le clan de la vallée et du clan polaire. La meute des montagnes est le prochain que je compte faire entrer dans l'alliance. Aspen m'a mentionné à plusieurs reprises qu'il serait le prochain allié à rejoindre la meute auquel j'appartiens également. J'ai pris la liberté de préparer des copies du traité dans la mesure où un autre village désirait vivre en paix avec les meutes nordiques. Comme le dit souvent Hortensia, le plus petit pas vers l'avant peut avoir de grandes répercussions.

J'essaie de ne pas trop me faire trop d'espoir concernant les autres villages voisins aux miens. Ils peuvent tout aussi bien me tourner le dos comme l'a fait le clan du Sud. Si ce n'était que tu pacte fait avec l'intervention des forces naturelles entre l'alpha Donato et l'alpha Arno, je suis certaine que le loup sudiste aurait mis fin à leur alliance. Je me souviens très bien de la réaction de sa réaction lors de sa dernière visite. Il était si choqué de me voir au centre des alphas qu'il est retourné chez lui le soir même. Je ne l'ai pas revu depuis. Outre cet accrochage, les meutes qui sont toujours alliées à celle du Nord ont étudié attentivement les retombées du traité avec une attention presque malsaine avant d'eux-mêmes me contacter pour l'adopter.

Nous avons déjà fait un grand pas avec la réussite des accords de paix avec les loups et je ne suis pas prête de m'arrêter. En attendant la réunion de ce soir, je révise mentalement ce que je vais leur dire. Je me répète en boucle mon plan en cherchant la moindre faille. Aspen me déconcentre un peu dans ma tâche en déposant une série de baisers dans mon cou et mordillant la peau juste à la base de celui-ci. Je m'interdis de rire pour ne pas l'encourager, mais il ne me rend pas la tâche facile. Je me suis retiré sur l'une des tours construites pour nos archers pensant être tranquilles, mais je n'avais aucune chance de fuir au flair aiguiser d'un loup alpha qui n'a visiblement aucune intention de me laisser seule dans mon coin.

''Tu me déconcentres.'' Je souffle en relisant une cinquième fois la ligne de l'accord.

''J'aimerais te dire que je m'en excuse, mais je n'ai absolument aucun remord.''

Je referme le document et la glisse dans une sacoche en cuir avant de l'abandonner complètement sur le côté. Je me retourne à moitié sur ses genoux et colle mon front contre le sien en inspirant lentement son odeur de menthe et de cèdre, une odeur qui m'apaise depuis un peu plus de trois ans. Ces bras resserrant sa prise autour de ma taille comme un bouclier contre le reste du monde.