13] Respect

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Césaré ajoute les dates de début et de fin de contrats avant de signer lui aussi, juste en dessous de la signature d'Antigone puis range le dossier dans un tiroir de son bureau.
Antigone est nerveuse. Elle se triture les ongles pour essayer de se calmer. Alors ça y est... elle a sauté le pas. Pour de vrai.

-Je te ferais parvenir une copie du contrat.
-Tu n'es pas obligé.

Il relève aussi ses yeux noirs vers elle et son regard fait regretter immédiatement ses paroles à la jeune femme.

-Je ne me souviens pas t'avoir demandé ton avis.
-Je sais... mais... ce n'est... pas forcément nécessaire.

Elle aimerait se couper la langue pour en avoir rajouté une couche au lieu de s'être tu.

Césaré se lève de son fauteuil, contourne son bureau et se place face à elle, recroquevillée sur elle même.
Il tend la main et la saisit par le menton:

-Tu commences déjà à contrarier mes décisions... N'as tu pas lu le contrat ou es-tu si pressée de souffrir?
-Non... je...
-Crois moi tu souffriras suffisamment durant ces trois mois.

Il passe son pouce sur la lèvre inférieure de la jeune femme tout en la dévorant du regard avec tant d'intensité qu'elle ne peut empêcher ses joues de s'enflammer.

« Je ne m'appelle pas Christian Grey. Je suis un vrai Dominant. Si tu signes, tu m'appartiens. »

Ces mots résonnent dans l'esprit d'Antigone.
Et alors qu'elle pense qu'il va la toucher ou la punir sous elle ne sait quel prétexte, il lache son menton, s'écarte et dit d'un ton détaché:

-Il est tant que tu rentres chez toi. Je suis occupé ce soir.

Cette soudaine annonce lui fait l'effet d'une gifle.

-Occupé?
-Oui. Cela te pose un problème?
-Quand est ce qu'on se revoit?
-Les rendez-vous c'est moi qui les décide et les impose. Je t'enverrais un sms pour te dire quand tu pourras revenir. En attendant vas-t-en. Nous en avons fini pour aujourd'hui.

Antigone n'aime pas la façon dont il la rejette.
Elle se lève de son fauteuil, attrape son sac et se dirige aussitôt d'un pas vif vers la porte, mais la voix de Césaré l'arrête:

-Tu n'as rien oublié?

Elle se tourne vers lui, ne comprenant pas. Il continue:

-Tu ne dis pas au revoir à ton Maître?

Elle plisse les yeux et l'agacement prend le dessus sur la sagesse:

-Au revoir.

Son ton est méprisant, et loin de résonner avec le respect requis.
Césaré s'approche d'elle d'un pas calme.

-Je te donne une deuxième chance.
-J'ai dit: au-re-voir.

Il claque sa langue contre son palais, pousse un soupire et finit par lâcher:

-Baisse ton pantalon.
-Qu...quoi?
-Ne m'oblige pas à me répéter. Je déteste me répéter.

Elle reste figée une seconde, incapable de bouger, mais le regard de son Maître lui coupe instantanément toute envie de de désobéir.

Elle lache son sac sur le sol et, les mains tremblantes mais néanmoins envieuse de savoir ce qui l'attend, elle défaut le bouton de son jean et le baisse jusqu'à ses chevilles avant de faire passer ses pieds et de le retirer complètement sans prendre la peine de retirer ses chaussures.

Son tangua en dentelle blanche reste sa dernière barrière.

-Penche toi sur le bureau.

Il est bien plus grand qu'elle et cela ne rend que plus puissants son ton et son attitude.

Elle met une seconde avant de s'exécuter, la bouche sèche, et finit par le contourner pour aller vers le bureau et se positionner comme voulu.

Césaré se place à ses côtés et articule, toujours aussi calmement:

-Je vais te donner quatre fessées, pour m'avoir manqué de respect et t'être montrée insolente. Lorsque j'en aurais terminé, tu te redresseras, me remerciera pour cette punition que tu as mérité, tu te rhabilleras et enfin tu pourras partir en prenant cette fois soin de me dire au revoir de la bonne manière. As tu compris?

Elle hoche doucement la tête et à peine à t'elle finit se geste qu'elle sent une douleur des plus intenses lui saisir la fesse droite. Elle est si surprise que sa respiration se coupe et que son cerveau met un temps à réaliser ce qui vient de se passer.

-Un...

Césaré attend qu'elle se remette de cette première claque et vient lui administrer la deuxième sur la fesse gauche.
Antigone se met sur la pointe des pieds et tous ses muscles se contractent. Elle ferme les yeux et sert les dents tandis qu'un gémissement étouffe s'échappe du fond de sa gorge.

-Deux...

La troisième est plus forte et la jeune femme pousse cette fois un léger cri de douleur, se demandant comment il est possible de faire aussi mal avec une simple main.
Mais elle imagine bien que cet exercice est pour lui un jeu bien habituel qu'il maîtrise sur le bout des doigts.

-Trois...

Il n'en manque plus qu'une. Une seule et c'est fini.
Mais cette fois, Césaré ne retient pas son geste et claque le plus fort que son bras le lui permet. A l'instant même où la paume de sa main rentre en contact avec la peau d'Antigone un claquement retentissant se fait entendre et résonne dans la pièce. Cette dernière n'a même pas la force de hurler tant la douleur est saisissante. L'adrénaline pulse dans tout son corps à la vitesse de l'éclair et les vibrations de la fessée se répandent jusqu'à son sexe. La sensation est indescriptible, la douleur se transforme en plaisir et une envie inexplicable de sentir plus que jamais cet homme entre ses cuisses surgit dans son esprit.

-Quatre.

Elle reste penchée sur le bureau, à essayer de réaliser ce qui vient de se passer dans son corps. Sa respiration est saccadée et son cœur bat si fort qu'elle a l'impression qu'il va s'échapper de sa poitrine.

-Tu peux te redresser.

Elle obéit, ses jambes réussissants avec peine à la maintenir debout, et se tourne face à face à son Maître qui inspecte de ses yeux onyx chaque expression sur le visage de sa jeune soumise, apprenant ses faiblesses et ses désirs les plus enfouis.

Elle finit par entre ouvrir les lèvres et murmure:

-Merci...
-Je n'ai rien entendu. Exprime toi convenablement.
-Merci Maître.
-Bien. Rhabille-toi et pars.

Elle remet son jean et reprends son sac sur le sol.
Elle se dirige vers la porte et cette fois se tourne respectueusement vers Césaré:

-Au revoir Maître Pendragon.

Il ne la regarde même pas et inspecte des papiers sur son bureau. Il l'ignore et elle en déduit que cela le satisfait.
Elle part alors sans se faire prier, mais même loin de lui elle ne peut empêcher son corps de se rappeler cette sensation inédite ni son intimité d'être humide à la simple idée de sentir de nouveau ses mains sur son corps...

Antigone Où les histoires vivent. Découvrez maintenant