Antigone

37] Vague

Antigone n'arrive pas à analyser ses émotions et ses sensations tant la vague qui la submerge est puissante. De la douleur? Du plaisir? De la passion? De la peur? De l'envie?...

Une seule chose en cet instant compte: Césaré est en elle.

Il continue de s'introduire lentement et inexorablement, toujours un peu plus. Et lorsqu'enfin il arrive au bout, il pousse un gémissement pour se contrôler et ne pas se mettre à la baiser brutalement comme il aimerait le faire. Au lieu de ça il dit, les dents serrées et d'un ton autoritaire:

-Couleur?

Elle doit concentrer toutes les particules de son être pour réussir à entre ouvrir les lèvres et souffler:

-Orange...

Les lignes du contrat passent devant leurs yeux à tous deux: « *Orange: L'action s'intensifie mais peut se poursuivre. »

Césaré se retire alors doucement, créant une étrange sensation de vide à Antigone. Mais aussitôt il donne un nouveau coup de rein, cette fois bien plus puissant que la première fois. Tout l'air présent dans les poumons de la jeune femme sort et elle pousse un petit cri inarticulé.

Son Maître recommence les va et viens, de façon plus ou moins régulière. Il varie à son bon vouloir la vitesse et la force qu'il met, la laissant toujours dans une incertitude de « comment sera le prochain? ».
L'une de ses mains vient glisser de son sein jusqu'à sa gorge qu'il se met à légèrement serrer. Le sang passe avec un peu plus de difficulté jusqu'au cerveau d'Antigone ce qui ne fait qu'amplifier ses sens et son plaisir. Césaré connaît parfaitement l'art de l'étranglement. Ses risques et ses aspects. Jamais il ne mettrait la vie de l'une de ses soumises en jeu, mais il aime jouer sur cette frontière qu'il connaît sur le bout des doigts.
Certaines personnes se disent dominantes et il arrive fréquemment que des morts surviennent suite à des pratiques SM mal maîtrisées. Césaré, lui, fait parti des véritables Maîtres. Son expérience lui a donné un savoir faire rare, mais quoi qu'il en soit, il a ça dans le sang.

Tout en continuant de presser sa gorge il vient, de sa main libre, caresser le clitoris de sa soumise inexpérimentée. Antigone est au bord de précipice, elle va jouir et il le sait. Ses mouvements de bassins qui la remplisse, ses doigts qui la titille et sa main qui enserre son cou sont en train de la rendre folle. Trop de sensations, son corps n'en a pas l'habitude, impossible pour elle de tenir sur la distance sans atteindre rapidement le sommet du plaisir. Mais Césaré se refuse à lui donner satisfaction aussi rapidement, même si fantasme à l'idée de la voir trembler et gémir encore grâce à lui. Mais pas tout de suite... patience.

Alors aussitôt il se retire d'elle, l'attrape par ses cheveux encore mouillés et par l'une de ses cuisses et la fait tourner sur elle même. Sans comprendre ce qui se passe elle se retrouve à quatre pattes.
Césaré tire encore un peu plus sur ses cheveux ce qui l'oblige à se cambrer et à garder sa tête en arrière.
Il vient claquer du plat de la main l'une de ses fesses ce qui la fait sursauter mais pas un son ne sort de sa bouche et il se félicite de se silence. Elle commence à apprendre...
La trace de sa main reste pourtant imprimée quelques secondes sur la peau tendre de la jeune femme.

Sans attendre il vient la prendre de nouveau, avec des coups de bassins plus violents et impatients. Antigone aimerait juste se laisser aller au plaisir et s'effondre sur le matelas, mais il ne lache pas sa crinière et elle est contrainte de tenir la pose, ce qui la torture tout en lui faisant réellement vivre et comprendre l'instant.

Finalement, au bout de longs et délectables bas et viens, Césaré sent qu'il va jouir, et pour que sa soumise se perde en même temps que lui il lâche ses cheveux et vient de nouveau caresser son clitoris, très rapidement et sans cesser les coups de reins. La jeune femme n'en peut plus. Ses bras tremblent et finissent par lâcher. Elle s'effondre en gémissant à la régularité des allers retours et soudain un tsunami la submerge et ses muscles sont parcours de spasmes. Elle pousse des petits cris plaintifs comme un animal blessé et oublie tout. Où elle est. Qui elle est. La seule chose dont son cerveau embrumé arrive à se rappeler c'est que son Dominant vient de lui faire l'amour et qu'il lui a donné plus de plaisir qu'elle n'en a jamais éprouvé, même si teinté d'une délicieuse douleur.

Comprenant qu'elle vient de jouir, Césaré se laisse alors aller et se déverse dans le préservatif en poussant un râle bestial provenant du fond de sa gorge.

Il se laisse tomber sur le lit à côté d'Antigone et tous deux sont semblables. Transpirants, haletants, et littéralement portés par le plaisir corporel évident mais également par le plaisir psychique d'avoir enfin possédé et appartenu à l'autre.