15] Aveu

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Après avoir finalement réussi à filer discrètement pendant que Margot et Damien se concentraient sur leurs bouches mutuelles; Antigone enjambe quatre à quatre les marches qui mènent jusqu'à l'auditorium où à déjà commencé la conférence sur l'auteur japonais si renommé: Haruki Murakami.
Par chance, lorsqu'elle arrive, il reste des places au dernier rang et elle n'a donc pas à déranger tout le monde en descendant vers les places libres.

Elle s'assoit et comprend rapidement avec joie que la conférence vient à peine de débuter. Murakami fait parti de ses auteurs préférés depuis qu'elle l'a découvert grâce à son roman « Kafka sur le rivage ». Elle a immédiatement su que ces livres n'étaient pas fait pour être compris... mais pour être ressenti; et c'est ça qu'elle a aimé dans cette littérature. Et apparemment elle n'est pas la seule vu le nombre de personnes qui est venu y assisté tout comme elle.

Plusieurs invités sont sur la scène, accompagnés de la directrice et du parrain de l'université. Une philosophe, un critique littéraire, un auteur d'essais et de poésie et enfin une éditrice.

Mais soudain un bruit de clochette retentit de sa poche, ce quai lui vaut des regards noirs des étudiants proches d'elle. Elle s'excuse par un mouvement de tête et attrape son portable dans la poche de son manteau. Elle le met aussitôt en silencieux au cas où il sonnerait de nouveau, puis regarde l'écran. Elle ne peut empêcher son rythme cardiaque d'augmenter rapidement lorsqu'elle voit le pseudonyme « Maître Pendragon » apparaître.
Elle déverrouille son téléphone et lit le message qu'il vient de lui laisser:

-Dix-neuf heures chez moi. Je te déconseille tout retard.

Il est dix-huit heures cinquante sept et Antigone est devant la porte de l'appartement de Césaré

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Il est dix-huit heures cinquante sept et Antigone est devant la porte de l'appartement de Césaré. Elle ne bouge pas et attend, le regard fixé sur sa montre. Il lui avait déjà fait la remarque qu'arriver en avance était aussi impoli que d'être en retard et qu'il détestait répéter.
Le stress et l'excitation pulse dans tout son corps. Et enfin... les aiguilles de sa montre indiquent dix-neuf heures précises. Elle lève alors sa main et frappe doucement contre la porte. Cette dernière s'ouvre presque aussitôt et le visage neutre de Césaré apparaît.
Il est comme à son habitude très élégant, pourtant habillé simplement d'un jean noir et d'une chemise blanche laissant entre voir la peau de son torse de manière si sensuelle.

Ils se fixent une seconde sans bouger jusqu'à ce qu'il dise à Antigone:

-Je t'écoute... Aurais-tu déjà oublié ce qu'était la politesse?

Intimidé elle bafouille:

-Bonsoir... Maître Pendragon...
-Entre.

Il la laisse passer et referme la porte derrière elle. Il la mène de nouveau jusqu'à son bureau et va s'assoir derrière mais avant qu'elle ne se pose sur l'un des fauteuils il l'arrête d'un ton calme:

-Je ne crois pas t'avoir autorisée à t'asseoir.

Elle reste bouche bée une seconde mais sans rien dire reste debout devant le bureau, les mains jointes et les yeux baissés.

-Alors... dis moi ce que tu as fait depuis que nous nous sommes quittés hier.
-Hier je suis rentrée chez moi et je me suis directement couchée, épuisée. Et ce matin je me suis levée pour aller à mon université. Il y avait une conférence sur...

Il la coupe:

-Je ne parlais pas de ça. Ma question est plutôt: as tu brisée une des règles du contrat?

Oui...

-Non.
-En es-tu sûre?

Antigone hoche la tête.

-Sais-tu que le mensonge est encore pire si tout le reste...

Elle avale sa salive avec difficulté mais réussi à articuler:

-Oui... je le sais...
-Alors pourquoi me mens-tu?
-Je... je ne mens pas!

Il se lève en soupirant et s'approche d'elle.

-Tu es une piètre menteuse, et malheureusement pour toi je suis extrêmement doué pour voir les émotions des personnes en face de moi.

Il pointe le doigt vers les yeux de la jeune femme:

-Il suffit de savoir comprendre le langage de leurs pupilles... et les tiennes sont particulièrement bavardes.

Antigone ne peut plus tenir. Elle n'arrive plus à maintenir ses mensonges contre un homme aussi charismatique.

-C'est vrai... je... j'ai... enfreins l'une des règles...
-Dis moi laquelle.

Césaré sait déjà ce qu'elle va lui répondre, mais il veut l'entendre dire clairement.

-Je... je me suis... touchée...

Ses joues virent au cramoisie et elle ne sait plus où poser son regard.
Un long silence suit ses paroles et voyant que Césaré reste muré dans le silence elle se décide à murmurer:

-Je n'aurais pas dû... punissez moi.

Antigone se demande si inconsciemment elle n'a pas désobéit délibérément pour revivre cette sensation si intense qui a parcouru tout son être la veille.

Après une seconde son Maître articulé d'un ton dur:

-Non.

Elle lève brusquement le regard vers lui, interloquée. Il continue:

-Je ne vais pas te punir, ou du moins pas comme tu le voudrais, parce que je sais que c'est ce que tu attends.

Il l'a clairement percée à jour, et Antigone se sent soudain encore plus honteuse.

-Ta punition sera de ne rien avoir du tout. Rentre chez toi. Maintenant.

Cette nouvelle lui fait l'effet d'un gifle. La frustration est sans doute la pire chose qu'il pouvait lui infliger.

Il s'avère qu'Antigone se rend compte qu'elle avait peut être légèrement sous-estimé cet homme... Mais que de toute évidence ils sont loin de jouer dans la même cours.

Antigone Où les histoires vivent. Découvrez maintenant