Césaré, Antigone et Ignis vont jusqu'au Donjon de ce dernier dans un silence de mort.
La jeune femme garde les yeux baissés. Elle sait qu'elle vient de manquer de respect à son Maître, car il n'en reste pas moins son Dominant et que porter la main sur lui est sans doute la pire chose qu'elle pouvait faire.
Elle espère être sévèrement punie, parce qu'elle préfère largement ça une rupture définitive de leur lien. Elle ne pourrait l'envisager. C'est impossible.Ils entrent tous les trois et Ignis referment à clef derrière eux.
En effet, Antigone constate que ce Donjon est bien moins amical que celui de Césaré. Il correspond plus à une salle de torture du Moyen-Age qu'à un lieu sensuel.Antigone est terrorisée. Elle regrette tellement. Elle aimerait pas dessus tout pouvoir revenir en arrière. Mais c'est impossible.
Césaré s'approche d'elle.-Tu te souviens du questionnaire que je t'avais fait remplir. Il y avait une case « Interrogatoire ». Tu te rappelles?
Elle hoche la tête. Oui elle s'en souvient très bien. Elle n'avait émis aucune objection à ce sujet, pour la simple raison qu'elle ne comprenait même pas réellement de quoi il s'agissait.
-Je ne pensais pas avoir recours à ça un jour. Mais tu ne me laisses de toute évidence pas le choix... Ignis!
Aussitôt deux mains lui saisissent les épaules par derrière et la font s'assoir sur une chaise. On lui sangle les chevilles et les poignets aux pieds en bois et aux accoudoirs.
-Je... répondrais à tout ce que tu veux. Tu n'as pas besoin de m'attacher.
-Peut être pas en effet, mais j'en ai envie. Et en cet instant précis je te conseille le vouvoiement. C'est plus adapté vu la situation délicate dans laquelle tu te trouves.Elle avale sa salive avec difficulté, la gorge serrée. Elle est encore plus intimidée du fait qu'Ignis assiste à ça.
Césaré attrape un tabouret et vient s'assoir face à elle. Il se penche en avant et appuie ses avant bras sur ses genoux pour être au maximum proche d'elle, sans pour autant la toucher.
-Alors. Reprenons. Pourquoi es-tu ici?
-Pour toi...Aussitôt il la gifle.
Pas une claque due à son sang froid perdu, bien au contraire. Il n'a jamais été aussi calme. C'est une gifle parfaitement maîtrisée qu'il lui assène. Un coup à la hauteur de ses mensonges.Lors de ce même questionnaire, toute une liste de claques au différents endroits du corps lui avait été demandé. Antigone avait tout accepté, parce que cela l'excitait. Et le visage en faisait partie, parce que même si moins stimulant pour elle que les fesses, cela ne changeait pas grand chose.
Mais en cet instant, c'est bien différent. Faire l'amour n'est pas son envie immédiate, bien au contraire.-Je ne mens pas!
Une nouvelle gifle.
-Ne me parle pas sur ce ton.
-Je dis la vérité. Je suis venue ici pour toi.Encore une gifle sur sa joue qui commence à devenir douloureuse.
-Qu'avons nous dit à propos du vouvoiement?
-... J'ai fait ça pour vous...
-Je préfère. Bon, explique toi.
-C'est ce que j'essaye de faire!Il la frappe de nouveau, cette fois du revers de la main sur l'autre joue.
-Je déteste ce mépris qui perce dans le fond de ta voix. Deviens respectueuse. Je te rappelle que c'est toi qui a commencé avec les gifles, alors assume ce que tu fais pour une fois.
Elle baisse les yeux, laissant s'effondrer sa colère:
-Pardon Maître...
-C'est mieux. Maintenant tu peux parler.

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Antigone
Roman d'amour« Mais la véritable question est: aimez vous les choses particulières?... » -2019-