Césaré est resté debout sur le route, fixant le point où il a perdu des yeux Antigone. Il est resté figé comme une statue de cire, un long moment, jusqu'à ce que finalement une voiture s'engage dans la ruelle et se mette à klaxonner pour qu'il parte. Il est remonté dans sa voiture et est parti. Mais il n'a pas réussi à rentrer chez lui. Il ne voulait pas se retrouver seul avec lui même. C'était inenvisageable. Il aurait aimé la rattraper, aller la chercher chez elle, frapper à sa porte jusqu'à ce qu'elle l'ouvre, l'enfoncer si nécessaire, tout lui expliquer, l'obliger à écouter, qu'elle lui pardonne tout ça et finir par lui faire l'amour sauvagement, et qu'enfin ils se retrouvent dans cette osmose parfaite comme ils l'ont été ce soir. Mais ce scénario n'est pas envisageable. Elle ne pourra pas l'écouter. Elle ne pourra pas comprendre. Elle ne pourra pas lui pardonner. Pas ce soir du moins. Il doit lui laisser du temps s'il veut la récupérer, il le sait parfaitement. Se précipiter pourrait tout gâcher, et il est hors de question qu'il la laisse partir définitivement. Le contrat est en application encore environ deux mois, il doit tout faire pour qu'elle n'y mette pas un therme maintenant.
Mais maintenant, dans cette nuit interminable sans étoile, il ne veut pas être seul. Il la voudrait elle, mais impossible.
Il attrape son téléphone sur le siège passager en tenant le volant de sa main libre et cherche le contact qu'il souhaite. Il appelle et porte le portable à son oreille. A la première sonnerie ça décroche:
-Maître Pendragon? -J'arrive dans dix minutes. Soit prête à me recevoir Camille. -Bien-sûr Maître. Avec plaisir.
Il raccroche, jette le portable sur le siège et accélère.
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Camille est à genoux face à lui, s'occupant de son sexe dressé comme elle sait si bien le faire. Et sans préservatif étant donné qu'ils ont tous les deux faits les tests nécessaires. Camille est belle. Camille est très belle même. Camille sait utiliser sa bouche comme peu de personnes. Camille sait comment lui faire plaisir. Camille est une excellente soumise. Camille sait où est sa place. Camille n'a jamais contrarié Césaré. Camille ne l'a jamais déçu.
Mais Camille n'est pas Antigone.
Et il ne peut que fantasmer en l'imaginant à sa place pour espérer prendre le plaisir qu'il souhaiterait.
Il pensait que de retrouver une autre de ses quatre soumises le soulagerait, lui changerait les idées. Mais c'est tout le contraire. Son esprit est hanté par Antigone. Et soudain un éclair passe dans son esprit: il réalise que s'il veut espérer qu'elle l'écoute et lui pardonne il va falloir qu'il lui prouve que ce ne seront pas juste des promesses et des excuses dans le vent. Il faut qu'il fasse quelque chose de concret. Pour elle. Pour lui. Pour eux.
Il attrape Camille par l'épaule pour qu'elle cesse ce qu'elle est en train de faire.
-Relève toi. Je dois te dire quelque chose. -Je vous écoute Maître.
Il se rhabille et la regarde tristement. Il ne veut pas la blesser, il ne veut pas lui faire de mal, mais tout ça la dépasse. Alors il lâche simplement:
-Nous allons rompre le contrat.
Le visage de la jeune trentenaire se décompose. Elle se met à bafouiller:
-Qu...quoi?! -C'est fini Camille. Je suis désolé. -Quoi?! N... non!
Il ne veut pas se justifier. Il met fin au contrat comme il en a le droit, c'est tout. Il tourne les talons et ça vers la porte mais elle le rattrape par Le Bras, les larmes aux yeux:
-Maître! Maître attendez! N... non... Ne faites pas ça! Vous ai-je déçu? Je vous jure de m'améliorer!
Il pose doucement une main réconfortante sur son épaule:
-Tu ne m'as pas déçu Camille. Ça n'a rien à voir. -Alors quoi?! Pourquoi maintenant?! Pourquoi comme ça?! -Je suis vraiment désolé...
Elle lache son bras, les larmes glissant silencieusement sur ses joues humides, et le regarde partir comme si elle n'avait jamais compté. Comme si elle n'était rien. Au moment où la porte se referme derrière lui elle s'effondre à genoux, pleurant, le cœur brisé.