Antigone n'a jamais vu autant d'argent de sa vie. Les billets oranges sont soigneusement rangés en liasses dans la valise noire. Elle se demande s'il est légalement possible de détenir une telle somme en liquide. Elle se demande tout simplement si cet argent est légal. Et elle imagine parfaitement bien que non.
Mais qu'il le soit ou non cela ne change rien à la situation.
Elle relève doucement ses yeux vers ceux de Diane et vient lui cracher au visage, d'un ton percé de mépris:-Pensez vous sérieusement pouvoir me convaincre avec ça?!
Le sourire de Diane s'efface aussitôt. Ses ongles s'enfoncent légèrement dans le cuir de la valise qu'elle n'a pas lâchée. Les traits de son visage se plissent d'incompréhension et de surprise.
Antigone aime voir cette déstabilisation chez cette femme pourtant si sûre d'elle. Elle en profite pour poursuivre avant qu'elle n'est le temps de répliquer:-Madame, votre opinion de moi est bien basse. Je ne sais pas ce que j'ai bien pu vous faire dans une vie antérieure pour que vous me détestiez à ce point mais sachez que jamais je n'accepterai cet argent! Nous le savons parfaitement toutes les deux: Césaré vaut bien plus que deux-cent milles euros! Il ne peut pas être comparé à la moindre somme d'argent, et c'est lui faire insulte que de le penser! Je vous croyais plus maline, plus fine. Vous me décevez... Et puis sachez une chose: je suis quelqu'un de têtu. Et vous voir lutter ainsi pour récupérer ce que vous pensez être à vous ne me donne envie que d'une chose: ne jamais, jamais vous donner cette satisfaction.
Pour qui vous battez vous au juste? Pour lui?... Ou pour vous? Vous essayez de vous convaincre que c'est pour lui mais c'est faux. Vous êtes égoïste. Rien d'autre ne compte que votre petite personne. Vous avez retrouvez votre fils et désormais vous ne supportez plus que quiconque vous le reprenne...Cette fois le visage de Diane est totalement décomposé. Un petit sourire vient se plaquer au coin des lèvres d'Antigone.
-Ah oui c'est vrai: je suis au courant. Je sais tout. Je sais que vous êtes celle qui l'a mis au monde. Césaré m'a tout racontée, et vous savez quoi? Je vous ai comprise. J'ai eu pitié de vous. J'ai réalisé que vous étiez une femme forte et à quel point vous étiez prête à tout pour lui. Mais maintenant que je vous vois avec cette valise entre les mains, je réalise à quel point j'ai eu tord. Vous êtes prête à tout pour vous même, pas pour lui. Vous avez votre mari, le club, et tous ces gens qui seraient prêts à tuer pour vous et malgré tout ça vous n'avez toujours pas ce que vous voulez réellement: l'amour d'un fils unique. Est-ce ainsi que vous comptez l'avoir? En vous insinuant dans sa vie privée? C'est un homme, pas un petit garçon, il n'a pas besoin de vous de cette manière. Vous voulez sauver les meubles? Vous devriez commencer à vous remettre en question au lieu de détester les femmes qui auraient l'audace de s'approcher de lui.
Nous avons un point commun toutes les deux: nous aimons Césaré. Je n'en doute pas. Mais vous avez tord de lui montrer de cette manière... Je ne vais pas me battre avec vous, je ne parlerais pas à Césaré de ce qui vient de se passer, parce qu'il ne vous détesterait que d'avantage et contrairement à vous ce n'est pas mon but de vous nuire. Mais n'essayez plus jamais de tenter quelque chose d'aussi mesquin, parce qu'alors la guerre serait déclarée.
Gardez votre argent sale, madame, et moi je garde l'amour de ma vie.

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Antigone
Romance« Mais la véritable question est: aimez vous les choses particulières?... » -2019-