Antigone

29] Assomption

Ses larmes ne l'amadouent pas. Au contraire, cela ne fait que renforcer la colère de Césaré envers sa soumise.

Il approche son visage tout près du siens et dit d'un ton froid et dénué de toute bienveillance:

-Tu as fait ton choix. Tu as choisi de désobéir. Alors maintenant tu vas assumer les conséquences de tes actes!

Il lâche ses épaules et l'attrape par le bras avant de se mettre à la tirer vers la pièce d'où ils viennent.
Elle veut se dégager mais elle n'y arrive pas. Son sac tombe au sol dans la panique tandis qu'elle se débat. Mais toujours il l'entraîne vers les enfers...  vers cette femme... vers ce qu'elle fuit.

-LÂCHE-MOI!!!

Cette fois Antigone pousse un hurlement et Césaré la lache. Mais il se tourne vers elle avec une rage flamboyante au fond des pupilles. Il s'approche et elle recule jusqu'à se retrouver le dos plaqué contre le mur du couloir où ils sont. Il ne la touche pas, mais son corps n'est qu'à quelques millimètres du siens, si bien qu'elle sent sa chaleur et son souffle.

-Que crois-tu? Que tu as été trahie? Que je t'ai « trompée »?

A ce dernier mot il ne peut s'empêcher de pousser un rire ironique qui fait frissonner Antigone. Il reprend, d'une voix des plus calmes et par conséquent des plus terrifiantes:

-Écoute moi attentivement. Personne ne t'a forcé à t'engager dans cette relation. Personne ne t'a obligée à signer ce contrat. Mais maintenant c'est fait. Et je t'avais prévenue: nous ne sommes pas dans un conte de fée. Tu es ma soumise, je suis ton Dominant. Point final. Tu ne peux n'avoir que moi, mais qui a dit que je ne devais avoir que toi. J'ai autant de soumises qu'il me plait, que cela te convienne ou non. Trois mois. Tu m'appartiens pendant trois mois. C'est toi qui a décidé de cette période, t'en souviens-tu? Et tu as désobéis. Et tu viens de transgresser tant de règles que je ne saurais les compter. Donc comme je viens de le dire: tu vas assumer les conséquences de tes actes. Parce que tu as beau pleurnicher comme une gamine, tu n'en es plus une, et tu ne te dédouaneras pas de la sorte. Verse autant de larmes que tu le souhaites mais je te préviens: ne t'avise plus jamais de me manquer de respect comme tu viens de le faire. Est-ce bien clair?

Antigone est terrifiée. Le sang bat dans ses tempes tandis que son cœur s'est stoppée dans sa poitrine.
Elle le regarde, muette, paralysée. Mais il attend sa réponse. Et il ne cessera de la fixer avec cette lueur dans les yeux que lorsqu'elle aura répondu.
Elle sait parfaitement que ce contrat n'a aucune valeur légale aux yeux de la loi. Que ce n'est qu'une façade et rien de plus. Un jeu. Un jeu malsain, mais enivrant.
Mais malgré le fait qu'elle ne lui appartienne réellement pas, qu'elle est libre de partir comme elle le souhaite, elle décide de rester. Il a raison: personne ne l'a obligée à signer ce contrat, et maintenant c'est fait.
Elle s'est engagée, elle seule. Elle n'est plus une enfant et elle vient pourtant d'entrer illégalement chez lui.

Alors, tremblante, elle hoche doucement la tête.

-Aurais-tu perdu l'usage de la parole?

Elle avale sa salive avec difficulté tant sa gorge est serrée et finit par entrouvrir les lèvres:

-N...non...
-Alors réponds à voix haute à ma question: est ce que c'est clair?!
-Oui... c'est clair...