Antigone

57] Osmose

-...Parce que personne ne mérite la déesse que tu es...

En entendant ça le cœur d'Antigone se met à battre si fort dans sa poitrine qu'elle a l'impression qu'il va exploser.
Jamais elle n'aurait espéré entendre quelque chose d'aussi puissant de la part de son Maître. Pour elle, c'est plus beau que n'importe quoi.

Une vague d'émotions la submerge. Trop de sentiments se bouleversent dans son esprit si bien qu'elle n'a aucune idée de ce qu'elle doit répondre. Elle est bouche-bée.
Césaré est assis à côté d'elle et ne lache pas son regard. Leurs corps se frôlent presque.

Ce qu'elle s'apprête à faire, elle sait qu'elle n'en a pas le droit. Que c'est à lui de décider de ce genre de choses, pas à elle. Mais en cet instant précis, Antigone n'en a strictement rien à foutre de respecter le contrat ou les règles évidentes du SM, parce qu'ici et maintenant une seule chose compte: elle le veut.

Alors sans réfléchir d'avantage, et en se moquant bien des conséquences, elle vient plaquer ses lèvres sur celles de Césaré.
Elle était prête à ce qu'il la repousse. Mais au lieu de ça il vient attraper son collier et le tire vers lui pour qu'elle se rapproche encore un peu plus.
Elle ne se fait pas prier d'avantage et se redresse à genoux sur le sofa pour être légèrement plus haute que lui. Elle ne détache pas sa bouche de la sienne et l'enjambe pour se mettre sur lui.
Les mains de Césaré viennent passer sur les hanches de sa soumise et caressent sa peau meurtrie. Il sent sous ses doigts les blessures que lui et Diane lui ont infligée et son érection qu'il a tenté de contrôler tant bien que mal depuis le début de cette soirée est désormais maîtresse de lui même. Son sexe est si tendu dans son pantalon que s'en est presque douloureux.

Il la veut.
Elle le veut.
Ils se désirent l'un l'autre comme jamais jusqu'ici ils ne se sont autant désirés.

Il ne tiennent plus. Ces baisers ne leurs suffisent plus. Alors, comme des automates parfaitement synchronisés, Antigone s'écarte suffisamment pour le laisser retirer ses vêtements à toute allure, et pour que ça aille plus vite elle l'aide. La précipitation est telle que trois boutons de sa chemise sautent et tombent sur le sol avant de rouler aux quatre coins de la pièce.
Une fois aussi nu qu'elle, il attrape un préservatif dans une boîte sous le sofa, déchire le sachet et l'enfile. Il se le promet: demain ils feront chacun les tests nécessaires pour arrêter ces foutues capotes. Il veut la sentir totalement. Peau contre peau.
Mais ce soir, il va devoir se contenter de ça.

Antigone est si excitée que sa vulve est déjà trempée et elle ne prend même pas la peine de passer par le moindre préliminaire avant de s'abaisser sur la queue dressée de son Dominant.
Elle se laisse pénétrer doucement en se baissant toujours un peu plus. L'oxygène s'échappe de ses poumons dans un gémissement étouffé.

Une fois Césaré entièrement en elle, ils marquent une pause sans bouger, leurs respirations bruyantes, se fixant dans les yeux. Ils sont figés, comme se révélant soudainement l'un à l'autre pour la première fois. Comme s'ils n'avaient jamais fait l'amour.

Et soudain, comme si tout était calculé, ils jettent littéralement leurs bouches l'une contre l'autre au même moment.
L'osmose est parfaite.
Comme si toute leur vie l'un et l'autre n'avaient attendu que ce moment de parfaite complicité.
Comme si toute leur vie, leurs corps avaient cherchés quelque chose sans jamais le trouver, jusqu'à cet instant précis.
Cet instant où ils réalisent secrètement au même instant que malgré leur efforts respectifs pour se conformer au contrat, ils savent désormais que leur relation va bien au delà. Que leur lien est bien plus puissant, bien plus fort, bien plus indescriptible. Et surtout... bien plus terrifiant.