Antigone

18] Phares

Lorsqu'Antigone réussit enfin à s'extirper de la boîte de nuit en jouant des coudes elle prend une grande inspiration, remplissant ses poumons de l'air frais de la nuit. Le léger vent lui caresse le visage et le sentiment de claustrophobie qui commençait à l'étouffer s'en va aussitôt.

Et soudain deux flashs rapides l'aveuglent. Elle regarde en direction de la source lumière et il s'agit d'une voiture noire qui vient de lui faire les appels de phares de l'autre côté de la rue.
Elle n'a pas besoin de voir qui est au volant pour deviner que c'est son « chauffeur » qui commence à s'impatienter. Sans réfléchir d'avantage elle descend du trottoir et se met à trottiner dans sa direction lorsqu'un klaxon assourdissant lui parvient de gauche. Elle se retourne précipitamment et se retrouve nez à nez avec une voiture qui freine au dernier moment pour s'arrêter à quelques centimètres à peine d'elle. Tout n'a duré qu'une fraction de seconde mais le cœur d'Antigone a cessé de battre dans sa poitrine et une vision de son corps projeté contre le capot sous le choc lui parvient.
Le chauffeur du véhicule se met à hurler en ouvrant sa portière. L'homme d'une cinquantaine d'années se met à insulter sans vergogne celle qu'il a été à deux doigts de tuer:

-ESPÈCE DE CONNASSE TU NE PEUX PAS REGARDER AVANT DE TRAVERSER?!

Antigone est encore sous le choc et n'arrive pas à parler, proche de l'évanouissement sous le coup de l'émotion.

-C'EST BIEN UN COMPORTEMENT DE GONZESSE ÇA! PAUVRE CONNE!

Elle essaye de balbutier quelque chose pour s'excuser mais avant que le moindre son ne sorte de sa bouche une autre voix, cette fois ci familière, vient à sa rescousse.

-DES PHARES ÇA S'ALLUMENT CONNARD DONC TU POURRAS OUVRIR TA GUEULE QUAND TU SAURAS CONDUIRE!

Antigone se retourne et découvre avec soulagement Césaré sorti de sa voiture et s'approchant d'eux d'un pas vif qui ne présage rien de bon.

L'homme qui vient de hurler remonte aussitôt sa vitre et se fait tout petit.

Césaré s'approche de la jeune femme et lui dit d'un ton autoritaire sans lâcher du regard le conducteur:

-Va dans la voiture.
-C'est n'est rien. Je vais b...

Il la foudroie du regard et la coupe violemment:

-Va-dans-la-voiture. Immédiatement!

Ce simple regard suffit à Antigone pour obéir sans discuter d'avantage, priant pour qu'il ne se mette pas en tête de casser la gueule à qui que se soit.

Elle ouvre et s'assoit à l'intérieur sans quitter une seconde la scène des yeux, prête à intervenir si cela tournait véritablement mal.
L'homme redémarre doucement et Césaré le laisse passer, au grand soulagement de la jeune femme, mais ne quitte pas la voiture des yeux, les poings serrés, avant que cette dernière ne tourne dans une ruelle adjacente.

Il se détend presque aussitôt et fait demi tour pour retourner derrière son volant.

-Tu vas bien?

Antigone hoche vivement la tête. Elle a eu véritablement peur, mais elle n'a rien et c'est le principal.

-D'accord.

Il marque une courte pause et vient soudainement poser délicatement sa main sur la cuisse de la jeune femme, à moitié sur le tissu de sa robe et à moitié sur sa peau nue. Elle ne cache pas sa surprise, je lui reconnaissant pas ce genre de signe d'affection.

-Tu as obéit?
-A... quel sujet...?

Elle sait très bien de quoi il parle en réalité.

-A propos de ta culotte.

Elle avale sa salive avec difficulté sous le regard ardent de Césaré qui lui donne des bouffées de chaleur incontrôlables, puis finit par entre ouvrir les lèvres pour répondre:

-Oui... oui j'ai obéit et je n'ai pas mis de...

Mais elle ne peut pas finir sa phrase car avant qu'elle ne puisse réagir il glisse sa main sous la robe de la jeune femme, se faufile entre ses cuisses et vient délicatement enfoncer un doigt en elle, lui faisant lâcher un gémissement de surprise et de plaisir.

Mais à peine réalise-t-elle ce qu'il vient de faire qu'il retire aussitôt sa main de son intimité et démarre aussitôt la voiture avant de dire en regardant la route:

-C'est bien. Tu n'es peut être pas une aussi mauvaise soumise que tu l'as laissé penser...