Antigone suit Césaré jusqu'à la pièce où cette femme est toujours attachée la tête en bas et cagoulée. Elle a forcément entendu ce qu'il s'est passé, sans comprendre chaque détail, elle a forcément saisit la situation. Et malgré ça elle n'a pas l'air perturbée. Même si son visage et ses émotions sont cachées, l'attitude de son corps témoigne d'une sérénité qu'Antigone n'arrive pas à saisir.-Puisque tu as l'air d'aimer regarder, c'est simplement ce que tu vas devoir faire. C'est facile non. Juste regarder. Je t'interdis de détourner les yeux. Je veux que tu saches ce qu'être soumise veut réellement dire.
Il reprend le martinet qu'il avait posé sur un tabouret avant de la poursuivre et le fait violemment claquer contre un mur. Antigone sursaute, contrairement à cette inconnue qui reste absolument maîtresse de ses émotions et réactions.
Césaré regarde une dernière fois Antigone dans les yeux puis vient violemment claquer les cuisses de la femme. Les cordes balancent légèrement et des marques roses apparaissent aussitôt sur sa peau. Il attend quelque seconde puis fait de même sur son ventre. Là encore, aucune réaction, alors que les traces des lanières est nettement visible sur sa chair. Il réitère son geste sur ses seins, ce qui fait mal à Antigone rien qu'en voyant ce spectacle et lui donne envie de baisser les yeux. Mais elle continue d'obéir et regarde.
Césaré tourne autour de la femme et vient fouetter presque chaque partie de son corps à l'exception du visage.Au bout d'une trentaine de minutes insoutenables il lâche le martinet au sol et vient délicatement décrocher les cordes en prenant soin de les faire lentement glisser dans l'anneau du plafond pour que la femme atterrisse doucement sur le sol. Il s'agenouille, défais ses liens mais ne lui retire pas la cagoule de cuir.
Il se relève face à elle et lui dit:-Prends le martinet. Et frappe toi.
Sans une seconde d'hésitation elle se met à quatre pattes et cherche à tâtons l'objet. Antigone ne peut s'empêcher de la comparer à une chienne cherchant son os. L'humiliation est atroce, d'autant plus que cette femme sait parfaitement qu'elle n'est pas seule avec son Dominant. Mais pourtant elle n'a montré aucun signe de doute ou de réflexion concernant l'ordre qu'il vient de lui donner. Elle obéit. Point.
Elle finit par le trouver et se met à genoux avant de brandir le martinet et de frapper violemment son dos par dessus son épaule. Elle recommence par dessus l'autre épaule, puis frappe ses cuisses, son ventre et ses seins.
Antigone est hypnotisée de terreur et d'admiration. De l'admiration malsaine, elle le sait bien. Mais cette obéissance... c'est incroyable.
Césaré l'arrête soudain dans son geste:
-Cela suffit. Lève toi et viens à moi.
Elle obéit et lorsqu'elle est à sa portée il passe ses mains derrière son crâne et vient lui retirer la cagoule. Elle ne croise à aucune seconde le regard de son Maître, gardant toujours respectueusement les yeux baissés. Mais désormais Antigone peut voir son visage.
Cette femme a une trentaine d'années, donc environ dix ans de plus qu'elle. Elle est de la génération de Césaré cela se voit. Elle a une maturité qu'Antigone ne possède pas.
Face à ses cheveux noirs si soyeux, ses yeux de biches et sa bouche si charnue, Antigone se sent soudain bien banale et enfantine.-Va à quatre pattes lui donner le martinet, et dis lui de te frapper.
Antigone comprend qu'il parle d'elle et tressaille.
La femme s'approche d'elle de la façon dont il lui a demandé et lui tend l'objet. Antigone ne bouge pas, alors Césaré s'adresse directement à elle:-Prends le!
Elle obéit, et aussitôt la femme lève ses grands yeux vers elle et articule d'une voix sensuelle et soumise:
-Frappez-moi s'il vous plaît.
Mais aussitôt Césaré la corrige:
-Elle n'est pas une Domina! Elle est aussi chienne que toi. Parle lui en conséquence!
-Frappe-moi.Antigone est paralysée, figée. Elle ne peut détourner de regard de cette femme nue à quatre pattes devant elle, aussi obéissante qu'une chienne vient dressée. Aussi déshumanisée qu'un robot. Aussi parfaite que lui le souhaite. Elle est la perfection.
Et soudain elle réalise quelque chose.
Elle réalise que si c'est cela être une véritablement soumise... alors Antigone ne veut pas l'être.

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Antigone
Romance« Mais la véritable question est: aimez vous les choses particulières?... » -2019-