Antigone

26] Spatule

-Le clitoris est l'endroit le plus sensible du corps humain. Alors tu peux choisir: la clochette ou la cire...

Antigone et Césaré sont face à face, et même si la jeune femme ne le voit pas, elle sait parfaitement qu'il est en train de scruter son visage.
Le Dominant a les muscles contractés et ses nerfs sont à vifs. Il attend. Il attend un geste, une réaction, un signe de sa soumise. Mais rien. Elle reste de marbre et surtout, aucun son de clochette ne se fait entendre...

Son érection en devient presque douloureuse.
La voir se tortiller nue sous la cire a fait rapidement monter son excitation, mais le fait qu'elle résiste autant lui donne envie de la saisir par les cheveux et de la pénétrer avec violence pour l'entendre gémir au creux de son oreille. Mais il n'est pas encore temps pour ça...

-Très bien. Tu as fait ton choix.

Et sans une seconde de plus d'attente il fait dégouliner la cire chaude de la bougie sur le sexe d'Antigone.
Aussitôt elle tire sur ses liens par réflexe, cambre le dos, enfonce sa tête dans son oreiller et hurle malgré son bâillon boule qui rend ce son plus proche du gémissement étouffé que du cri.
Elle a du mal à respirer, en partie à cause de ce même bâillon, et elle a l'impression que son cœur s'arrête dans sa poitrine.
La douleur est vive et met du temps à s'atténuer. La cire sèche peu à peu sur sa vulve, calmant les sensations avec douceur. Sa respiration retombe lentement à la normale ainsi que les palpitations de son cœur.

Césaré souffle sur la flamme de la bougie et la pose sur la table de chevet avant de venir enfin détachée les chevilles puis les poignets d'Antigone. Elle ramène lentement ses mains vers sa poitrine. Il retire son bâillon boule. La jeune femme passe alors sa langue sur ses lèvres sèches et referme doucement sa mâchoire endolorie. Il monte doucement sur elle en s'appuyant sur ses avants bras pour ne pas l'écraser et lui enlève finalement le bandeau de ses yeux.
Elle papillonne des paupières pour s'habituer à la luminosité et pose ses yeux sur lui. Leurs visages ne sont qu'à quelques centimètres l'un de l'autre et le silence n'est troublé que par leurs respirations saccadées qui se confondent l'une à l'autre.
Maître Pendragon remet une mèche des cheveux mouillés de la jeune femme derrière son oreille avant d'approcher sa bouche et de venir saisir sa lèvre inférieure entre ses dents pour le tirer doucement. Il finit par la lâcher et dit d'un ton qui vient alors faire frémir chaque parcelle du corps d'Antigone:

-Je ne m'attendais pas à ce que tu tiennes le coup. Et te voir dans cet état m'a donné envie de te baiser jusqu'à la semaine prochaine.

Elle devient aussitôt cramoisie et s'imagine déjà leurs corps nus se mêlant.
Césaré se redresse et sort de sa poche une petite spatule en métal fin. Il l'approche du corps de la jeune femme et vient retourner avec délicatesse les gouttes de cires séchées sur sa peau. Il prend le plus grand soin d'être tendre et doux et dépose un baiser à chaque endroit où une gouttelette était écrasée après l'avoir retirée.

Étrangement, les lèvres de son Dominant sur son corps la stresse bien plus que la cire qui tombait sur sa peau.

Césaré continue sur tout son corps en finissant par le sexe de la jeune femme. Mais ne se contente également à cet endroit que d'un simple baiser, sincère mais fugace, ce qui déplaît à Antigone. Elle aurait souhaité ressentir de nouveau les sensations de la dernière fois.

Il vient doucement la prendre dans ses bras et se met à la bercer légèrement, comme pour la réconforter. La consoler de ce qu'elle vient de vivre, et la féliciter également pour sa performance. Antigone est sereine dans ses bras. Elle se sent en sécurité. Bien plus qu'elle ne l'a jamais été ailleurs ou avec qui que ce soit.  Elle est bien. Réellement.

Au bout de plusieurs paisibles minutes il l'a lâche et se lève sous les yeux hébétés de la jeune femme.

-Je dois partir. Je suis attendu. Couche-toi et dors. Tu as besoin de te reposer.

Comment ose-t-il partir comme ca. La laissant en plan après tout ce qu'il vient de se passer?!

-Je n'ai pas sommeil...

Il fronce les sourcils.

-Je ne t'ai pas demandé si tu avais sommeil. Je veux que tu dormes c'est tout. Ne sois pas ingrate, je pourrais te refuser le repos pendant trois jours si cela te convient mieux.

Elle ne répond rien et baisse les yeux, ne voulant pas être torturée de la sorte.

-Bien je préfère ça.

Et sans même laisser le temps à Antigone de répondre le moindre mot, il quitte la pièce puis l'appartement. Faisant d'une pierre deux coups de nouveau monter un peu plus la frustration de sa soumise, en même temps que son désir qu'elle éprouve pour lui, autant qu'il en éprouve pour elle...