Antigone

58] Sofa

Leurs baisers sont assoiffés, à la recherche de toujours plus.

Antigone se redresse légèrement et s'abaisse de nouveau pour provoquer des mouvements de va et viens. Elle va doucement d'abord puis accélère.
Césaré passe ses mains sur son dos, ses hanches, ses fesses. Il apprend par cœur chaque courbe de son corps. Il les assimile et les retiens pour toujours. Chaque courbe est gravée dans son esprit, comme si elle pouvait disparaître à chaque instant, ne plus lui appartenir.

Les mouvements qu'elle fait avec son bassin le rendent fou et il sait parfaitement que s'il la laisse continuer comme ça il va se déverser en elle.
Mais il est hors de question qu'il jouisse avant elle, pas maintenant. Il veut la satisfaire autant qu'il le sera. Il veut la rendre folle elle aussi.

Alors sans attendre d'avantage il la saisit violemment par son collier, se redresse et inverse les rôles. Elle se retrouve à genoux sur le sol, le torse et le visage écrasés contre le sofa.
Il la maintient fermement par le cou pour qu'elle ne puisse pas se redresser. Il lui donne une claque sur les fesses et s'introduit de nouveau en elle, brutalement.
Cette fois c'est lui qui a le contrôle des mouvements et il prend un malin plaisir à accélérer et ralentir de façon inattendue pour qu'elle ne puisse pas s'habituer. Ainsi son corps est constamment en alerte et mis à l'épreuve, au bord du précipice.

Antigone gémit et enfonce ses ongles dans le sofa pour tenter en vain de se stabiliser.
Lorsque Césaré glisse sa main sur son clitoris et se met à caresser son sexe la jeune femme n'en peut réellement plus. Tout son corps tremble et ses yeux se révulsent presque.

Césaré sait parfaitement comment la toucher pour lui faire perdre tout contrôle et comme il s'y attend, au bout d'un instant Antigone finit par jouir en étouffant un cri dans le sofa. Ses muscles convulsent, elle a l'impression de faire une chute libre dans le ciel.
Lui pourrait largement être dans le même état ben quelques coups de reins supplémentaires, mais au lieu de ça il préfère se retirer d'elle.
Il se relève et l'attrape par les cheveux pour la guider encore toute tremblante et perdue jusqu'à son sexe.

Antigone n'a jamais pratiqué de fellation de sa vie, ils le savent parfaitement tous les deux. Et Césaré aime particulièrement l'idée qu'elle n'a appartenu qu'à lui et que ses lèvres se poseront pour la première fois sur son sexe à lui. Il sait que c'est une idée bestiale et sexiste, mais en cet instant précis il s'en contre fout des principes moraux. Il veut qu'elle le suce, point barre.

En voyant la queue dressée à quelques centimètres de son visage Antigone se reprend aussitôt. Bien loin est son orgasme désormais. Il n'y a que l'angoisse.
Il n'a pas besoin de formuler son envie, elle a parfaitement compris ce qu'il désirait. Et en soit, elle le veut aussi. Elle veut lui faire plaisir. Elle veut qu'il se perde sous sa langue comme elle s'est déjà perdue sous la sienne. Elle en a envie autant que lui, parce que lui donner du plaisir est presque aussi satisfaisant que d'en recevoir.
Seulement voilà: et si elle s'y prenait mal? Et si elle le mordait accidentellement? Et si cela lui donnait envie de vomir? Et si elle d'étouffait? Et que doit-elle faire de ses mains? Comment doit-elle rouler sa langue? Bouger ses lèvres? Doit-elle le regarder dans les yeux?

Un tsunami d'interrogations et d'angoisses la submerge soudainement. Et malheureusement pour elle, il n'y a pas personne en cet instant qui puisse lui chuchoter discrètement comment elle doit s'y prendre.

Peut-être reste-t-elle trop longtemps sans bouger, ou figée, elle ne sait pas. Mais à cet instant Césaré soulève son menton pour qu'elle le regarde lui dit d'un ton rassurant, comme s'il avait lu dans ses pensées:

-Il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises façon de t'y prendre Antigone. Cesse de te poser des questions. Cesse d'avoir toujours peur. Quoi qu'il arrive je sais que tu me combleras, pour la simple raison que ce sont tes lèvres à toi. Ta langue à toi. Ta bouche à toi. Parce que c'est toi Antigone...