-Diane est ma génitrice.De tous les coups qu'a reçu Antigone ce soir, celui ci est de loin le plus extrême. Le plus violent.
Elle n'a pas bien entendu. C'est impossible.
Au bout d'un temps qui lui semble durer des siècles, elle finit par retrouver l'usage de la parole:-Qu... quoi?!
-Tu as entendu.
-Diane est ta mère?!Les vouvoiements non plus lieu d'être en cet instant.
-Non! Je n'ai pas dit ça bordel!
-Ta génitrice! Ta mère! C'est la même chose!
-Non! Non ce n'est pas la même chose!
-Bien sur que si! Tu joues sur les mots! Putain Diane est ta mère... Diane est ta mère...Elle le répète, dépitée, comme si elle ne le réalisait toujours pas. Elle est effondrée sur son siège et fixe la route droit devant elle. Son cerveau ne sait pas comment réagir face à ça.
-J'ai été torturée par... ta mère... J'ai été soumise à la femme qui a mis au monde l'homme qui me baise...
-Ne sois pas aussi vulgaire. Ça ne te va pas.
-Ca ne me va pas?! Tu te fous de ma gueule?! Parce que ça te va à toi de partager tes plans culs avec ta mère?!
-Tu n'es pas un plan cul. Elle n'est pas ma mère.
-Je suis un plan cul. Elle est ta mère. Dans quel putain d'univers parallèle tu vis pour nier les choses comme ça?! Pour être aussi calme. Bordel mais pourquoi tu es aussi calme?!Antigone est à deux doigts de peter vraiment un plomb. Elle hurle à moitié et sa voix aiguë résonne dans la voiture. Césaré essaye de garder le contrôle de lui même.
-Je suis calme parce que contrairement à toi je sais gérer mes émotions.
Soudain, une insupportable sensation de nausée monte à la gorge d'Antigone. Cette situation est inconcevable. Non. C'est impossible.
Les larmes lui montent aux yeux. Elle a l'impression d'étouffer. Elle se met à bafouiller en s'étouffant dans ses sanglots:-Antigone est la fille d'un inceste entre Œdipe et sa propre mère Jocaste. Césaré Borgia a couché avec sa propre sœur. Tu vois, c'est ce que nous disions à notre deuxième rencontre, tu te rappelles? Les prénoms... Nos prénoms. Tout ça a un sens.
Antigone divague. Comme si elle était droguée. Et soudain elle se colle à la portière et frappe sur la vitre.
-Arrête toi!
-Quoi?!...
-Je vais vomir! Arrête toi!Il freine aussitôt et déverrouille les portières. Antigone se jette à l'extérieur, et comme elle l'avait dit, se met à vomir violemment dans le caniveau.
Césaré sort et fait le tour de la voiture jusqu'à elle. Elle est penchée en avant et respire bruyamment. Sa tête tourne. Elle a l'impression qu'elle va faire un malaise.
Il s'approche et pose doucement une main sur son dos mais à peine ses doigts la frôlent-ils qu'elle se redresse violemment en s'écartant de lui.-Ne... ne me touche pas!
-Antigone laisse moi t'expliquer!
-M'expliquer quoi?! Que c'était ton repas de famille pour me présenter à tes parents?! M'expliquer ce que j'ai déjà parfaitement compris?! Que vous êtes une famille de tarés. Que vous êtes aussi malades l'un que l'autre pour oser faire des choses aussi malsaines. Aussi « dégeulasses » comme tu disais si bien!Il fait un pas vers elle mais elle recule encore.
-Je t'ai dit de ne pas me toucher!
-Antigone...Il ne cesse d'essayer de l'approcher.
-Tu me dégoutes... TU ME DÉGOÛTES!
Elle le pousse violemment. Mais il résiste et lui attrape le bras alors pour le faire lâcher, sans réfléchir une seconde, elle le gifle de toutes ses forces.
Cette fois il la lache pour de bon. Ils se fixent l'un l'autre. Les yeux de la jeune femme sont emplies de terreur, de colère et de dégoût.Elle finit par attraper son sac précipitamment puis recule encore, tourne les talons et se met à marcher au hasard le plus vite qu'elle le peut, le plus loin de lui possible.

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Antigone
Romance« Mais la véritable question est: aimez vous les choses particulières?... » -2019-