86] Hâte

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-...Gardez votre argent sale, madame, et moi je garde l'amour de ma vie.

Cette fois Diane n'essaye pas de retenir Antigone une nouvelle fois, parce qu'elle ne sait pas quoi ajouter, elle ne sait plus quoi dire. Elle a sous-estimé sa rivale, à tord...
Elle était persuadée qu'en lui offrant une telle somme d'argent, elle l'accepterait avec joie et partirait loin de son fils. Mais elle s'était trompée.

Antigone ouvre la porte du bureau et part de la pièce, en colère, mais surtout fière d'elle même d'avoir été aussi éloquente et ferme.
Elle n'a pas menti: elle ne parlera pas de ça à Césaré, parce qu'elle ne veut pas la détruire. C'est sa mère, pas sa maîtresse, elles n'ont pas à se battre. Et puis elle ne veut pas faire de mal à Césaré en lui montrant de quoi cette femme est capable pour nuire à sa propre vie.
Lui raconter cette histoire ne ferait qu'attiser la haine...

A présent il est temps qu'elle rentre retrouver Césaré avant qu'il ne s'inquiète.
Elle cherche Eliott du regard pour qui la reconduise loin d'ici mais ne le trouve pas. Elle ouvre alors son sac et prend son téléphone.
En allumant l'écran elle découvre que Césaré a tenté de la joindre une dizaine de fois. Elle n'a pas entendu la sonnerie. Et merde...

Elle ne regarde pas devant elle se cogne violemment contre quelqu'un. Elle recule d'un pas, et bafouille des excuses:

-Pa...pardon... Je ne vous avais pas vu monsieur...

L'homme d'une quarantaine d'années la regarde de haut en bas, d'abord visiblement offensé d'avoir été cogné de la sorte, mais les traits de son visage finissent rapidement par se détendre.

-Ce n'est rien, vous ne l'avez pas fait exprès... Mais si vous tenez tant que ça à vous faire pardonner alors accepter que je vous offre un verre...

Antigone l'avait oublié, mais le Rouge et Noir est ouvert ce soir, comme toujours, et la Grande Salle est par conséquent remplie de participants. Il y a bien moins de monde que lors des dernières festivités aux quelles elle vaut bien malgré elle participé, mais il y a néanmoins suffisamment de personnes pour intimider la jeune femme.
Elle est sans doute la plus habillée. Heureusement elle porte une robe noire et des hauts talons de la même couleur, c'est suffisant pour se fondre dans le décor.

-Euh... je suis désolée mais... je ne vais pas pouvoir accepter...
-Vous êtes pressée?

L'homme est élégant, et sait de toute évidence jouer de son charme. Il est sûr de lui et séduisant.

Alors qu'elle s'apprête à refuser de nouveau, ne souhaitant qu'une chose, partir d'ici avec hâte, une main vient glisser le long de sa taille et presser légèrement sa chair à travers le tissu de sa robe.

-Oui. Elle est pressée.

Et avant qu'elle ne puisse comprendre quoi que ce soit elle est entraînée à l'écart de la foule, loin de cet homme. Elle tourne alors son visage vers son sauveur, qui lui sourit de toutes ses dents.

-Ignis?...

Antigone Où les histoires vivent. Découvrez maintenant