La vibration de son téléphone fait sortir la jeune femme de ses pensées. Elle se tourne sur le côté et attrape son portable sur la table de chevet. Elle regarde l'écran et réalise que Margot a tenté de la joindre plusieurs fois. Elle n'a pas entendu sonné... ou peut être que son inconscient a refusé d'écouter...Elle regarde ses SMS, encore Margot, ainsi qu'Alix à qui elle a dû tout raconter.
Elle soupire et décide de procrastiner pour leur répondre. Elle s'en chargera demain...-Comment va son épaule?
Elle sursaute en entendant la voix de Césaré derrière elle. Elle se retourne et ses yeux se posent sur le corps nu et humide de cet Apollon. Une simple serviette blanche est enroulée autour de sa taille et tombe de manière absolument délicieuse sur ses hanches.
Antigone se fait violence pour cesser de dévorer son corps des yeux et retourne à son visage.-D'après les messages de Margot c'est une catastrophe. Mais je la connais, elle aime en rajouter.
-Je ne l'ai même pas déboîtée... une vraie fillette ton pote.Antigone fronce les sourcils de manière faussement vexée:
-C'est sexiste ça.
Césaré s'approche du lit, les bras croisés et un petit sourire en coin plaqué aux lèvres:
-Tu as raison. Tu as toi même prouvé qu'une fillette était capable de résister à beaucoup de choses. Disons donc plutôt... garçonnet.
-Je suis une fillette?
-Tu l'étais.Antigone se redresse à genoux sur le lit et s'approche de lui en retirant le drap de son corps nu:
-Et que suis-je désormais?...
-Je n'en sais rien...Elle attrape du bout des doigts la serviette blanche et la dénoue de ses hanches. Elle tombe aussitôt au sol.
-Moi je crois bien que tu as ta petite idée pourtant... Dis moi.
Elle se colle au torse de Césaré et enroule ses bras autour de son cou, leurs souffles se mélangeant.
-Tu es une femme Antigone.
Elle approche encore un peu plus sa bouche:
-Seulement?
-Tu es ma femme.
-Je préfère ça jeune homme.Et elle vient l'embrasser en souriant d'amusement. Il pose ses mains sur elle et les fait glisser le long de son dos jusqu'à ses fesses, mais alors que leur baiser devient bien plus intense, le portable de la jeune femme sonne.
-Laisse. On s'en fiche.
-Imagine que quelqu'un soit mort.
-S'il est mort alors dans tous les cas il peut attendre, ce n'est pas comme si son cas pouvait s'aggraver...Antigone éclate de rire mais se sépare de Césaré. Non pas sûr ce message l'intéresse particulièrement, mais elle a envie farouchement de faire attendre son amant, de le frustrer pour le torturer.
-Très bien. Tu désires jouer à ça? Je te laisse répondre, mais à la seconde où tu reposes ce téléphone je te jure que je te saute dessus, et pas pour faire une bataille d'oreillers.
La jeune femme pouffe encore de rire et lui tire la langue en saisissant son portable. Il la regarde patiemment, les bras croisés, attendant son heure.
Mais lorsque son regard tombe sur le message qui vient d'apparaître sur l'écran, le sourire d'Antigone disparaît aussitôt, ce qui n'échappe pas à Césaré:
-Qui est-ce?
-Un... un ami.
-Un ami?
-Oui. Il m'avait proposée d'aller au cinéma ce soir. J'étais tellement bouleversée que j'ai accepté, et je l'ai complètement oublié. Il est en train de m'attendre.Césaré hausse les épaules.
-Il risque de t'attendre un moment alors.
-Attends, je ne peux pas le laisser! C'est horrible de faire ça!
-Qu'est ce que ça peut foutre? Dis lui que tu ne peux pas.
-Il est en avance. J'ai le temps d'y aller.
-D'y aller? Tu veux y aller?!
-Je lui ai dit oui. Je ne peux pas lui dire non au dernier moment.
-Bien-sûr que si.
-Césaré...Antigone préfèrerait largement rester ici avec lui, mais elle ne peut pas faire ça à Eliott. C'est son ami après tout. Il n'a rien à voir avec ce qui s'est produit avec Damien et Margot. Et mettre un lapin à quelqu'un à toujours été quelque chose contraire à ses principes, c'est trop égoïste et méchant.
-Quoi « Césaré »?! Ce n'est pas parce que tu dis mon prénom que je vais soudainement être attendrie tu sais.
-Mais Eliott est...Il la coupe:
-« Eliott »? Franchement? Ça me fait penser à échalote.
-Césaré tu as quatre ans parfois.
-Dis la fillette...Antigone se lève du lit et se rhabille.
-Je n'ai pas envie qu'on se dispute. Pas pour une connerie pareille. Pas après tout ça.
-Je suis d'accord avec toi. N'y vas pas: il n'y aura pas la moindre dispute.
-Tu es jaloux?
-Pourquoi je serais jaloux d'une échalote?Antigone ne peut cacher son petit sourire. C'est méchant, puérile, mais elle n'arrive pas à résister.
Césaré finit par soupirer à son tour:
-Bon ok tu peux y aller...
-Je n'attendais pas ton autorisation de toute façon.
-Menottée au lit, il te l'aurait bien fallut l'autorisation jeune fille. Mais laisse moi poursuivre: tu peux y aller...
-Mais?
-Mais je viens avec toi.

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Antigone
Romance« Mais la véritable question est: aimez vous les choses particulières?... » -2019-