61] Interruption

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Quand Antigone réalise qu'Ignis est dans la pièce en train de les observer elle pousse un cri. Par réflexe elle veut repousser Césaré mais l'Armbinder ne le lui permet pas. Ce dernier avait remarqué depuis longtemps son ami mais sans soucier une seconde. C'est loin d'être la première fois qu'il baise l'une de ses soumises avec du public. Être pudique n'a pas sa place ici. Voir Ignis débarquer à l'improviste ne le surprend pas, et la moindre discussion avec lui attendra qu'il est fini avec Antigone.

Cette dernière en revanche, était loin d'être préparée à voir arriver quelqu'un.
Elle ne peut nier le plaisir qu'elle est en train de prendre et doit donc concentrer toutes les cellules de son corps pour réussir à articuler:

-M... maître...

Il ne l'écoute pas. Il ne veut pas l'écouter.

-Cé...saré...

Elle sait qu'elle ne devrait pas l'appeler par son prénom, encore moins devant quelqu'un, mais si c'est le seul moyen alors tant pis.
Mais cela ne fonctionne toujours pas. Il continue ses mouvements de va et viens en elle. Antigone essaye de se forcer à ne pas aimer ça, mais elle était déjà trop enivrée dans le plaisir et c'est presque impossible de ce contrôle à ce stade.
Pourtant l'idée que quelqu'un les observe la rend folle. Elle n'a pas envie de jouir devant une autre personne que Césaré, c'est hors de question.

Alors dans un éclair de clairvoyance elle pousse violemment Césaré avec son pied. Il la lache et recule et aussitôt elle perd l'équilibre et tombe sur le sofa, allongée sur le dos, les jambes en l'air et les bras toujours prisonniers dans son dos.

Ignis éclate de rire et Césaré, après une seconde réagit de le même façon que son ami.

-Excusez-moi, je ne voulais pas vous interrompre. C'était plutôt intéressant...

Césaré retire le préservatif, le jette avec l'autre et remet son boxer et son pantalon de costard de manière totalement détendu. Il reste en revanche torse nu.
Antigone quant à elle est comme un cafard sur le dos qui ne peut pas se retourner. Elle mouline des jambes dans les airs en vain.

Ignis s'approche de Césaré et ils se mettent à la fixer, très amusés de la situation. Antigone est vexée et gênée. Elle arrête de bouger, comprenant qu'elle n'y arrivera pas toute seule et fusille du regard son Dominant.
Après une seconde encore à la laisser mariner, frustré qu'ils n'est pas achevés ce qu'ils étaient en train de faire, il se décide à la relever.

Il défait l'Armbinder tout en jetant un coup d'œil à Ignis:

-Alors? Comment cela s'est terminé en bas?
-C'était moins amusant qu'ici en tout cas. Rien. Ils ont cessé la démonstration, ont détaché les soumis et les festivités ont repris comme si de rien était.

Il va remettre le fourreau en cuire dans l'armoire et la referme tandis qu'Antigone roule des épaules pour tenter de se détendre les bras.

-Et Verte?... Elle... va bien?

Antigone ne demande pas l'autorisation pour s'adresser à Ignis, mais peu importe. Elle veut savoir comment se porte celle qui a été sacrifiée à sa place, et inutilement en plus.
Ce dernier la regarde étrangement, un sourcil dressé et les bras toujours croisés sur son torse. Il finit par lui répondre:

-Bien. Même si je dois bien avouer qu'elle a été moins impressionnante que toi.

Antigone baisse les yeux et rougis légèrement.

-Tiens d'ailleurs, la voila. Elle va te dire elle même comment elle l'a vécu.

Et en effet, Verte entre à ce moment dans la pièce, aux côtés de Jaune. Ils s'approchent de leur maître de façon extrêmement respectueuse, toujours les yeux baissés.

-Verte, va dire à notre jeune amie comment tu vas après cette démonstration.

Aussitôt la jeune trentenaire s'approche d'elle et articule soigneusement:

-Je vais très bien. Servir mon Maître et lui faire honneur est mon unique but.

Antigone ne sait pas quoi répondre, alors elle ne répond rien et de contente de la regarder.
Verte n'est pas plus grande qu'Antigone. Elle a un corps extrêmement fin et élancé. Sa peau est veloutée et presque translucide par endroits. Ses cheveux presque aussi roux que ceux d'Ignis ondulent jusqu'à ses omoplates. Des tâches de rousseurs recouvrent son nez et on croirait que ses yeux changent de couleur selon la luminosité, passant du brun au noisette sans arrêt. Cette femme est belle, seul un fou dirait le contraire, et Antigone se sent soudain bien banale et même repoussante en comparaison de cette Vénus.

Soudain, Ignis la sort de ses pensées avec un nouvel éclat de rire:

-Décidément Césaré, ta soumise aime fixer. C'est à croire qu'elle lui plaît. J'ai une petite question: ton Antigone a t'elle déjà eu le plaisir de goûter à une femme?

Antigone Où les histoires vivent. Découvrez maintenant