Antigone laisse tomber son t-shirt au sol et se retrouve alors en soutien-gorge face à Césaré qui ne cache pas son incompréhension. Elle même n'arrive pas à concevoir ce qu'elle vient de faire.
Il l'a déjà vue nue, il l'a déjà touchée, embrassée... Mais malgré tout ça, la jeune femme a l'impression que c'est pour la première fois qu'elle se retrouve ainsi face à lui. Elle ne peut empêcher ses joues de s'empourprer. Elle ne sait pas ce qu'il la terrifie le plus entre l'idée que ce qu'elle vient d'entreprendre se poursuive ou bien qu'il la laisse magistralement comme ça sans rien faire. La simple pensée qu'il se moque d'elle lui donne envie de pleurer. Elle ne le supporterait pas.
Et pourtant, c'est bien ce qui est en train de se passer. Il ne bouge pas, il ne regarde même pas son corps. Il ne fait que fixer ses pupilles jusqu'au plus profond d'elle même, comme s'il voulait découvrir son âme.Au bout d'un temps qu'elle ne saurait définir, elle réalise qu'il ne la touchera pas. La honte lui fait l'effet d'une gifle et elle se mord la lèvre le plus fort qu'elle-même peut pour empêcher les larmes de couler encore une fois. Si férocement que le sang ne met longtemps à s'insinuer sur ses papilles.
Antigone recule d'un pas et par réflexe vient cacher son corps de ses bras. Elle s'apprête à ouvrir la bouche pour lui ordonner de partir pour enfin pouvoir laisser jaillir ses émotions mais Césaré l'arrête dans son mouvement en lui attrapant le bras pour l'attirer de nouveau à lui.
Elle veut se débattre, ne comprenant pas ce qu'il est en train de faire mais elle s'arrête immédiatement lorsque Césaré dépose sa bouche sur la sienne.
En réalité non. Ce n'est pas un chaste baiser qu'il lui donne, mais un véritable élan de bestialité et de férocité.Pour lui, c'est l'aboutissement d'une envie bien trop longtemps retenue à l'égard de sa jeune soumise.
Pour elle, c'est le soulagement et la fin d'une frustration qu'il lui infligeait dans cette éducation sexuelle qu'il lui enseignait.Leur baiser est sauvage, brutal, mais également doux et passionné.
Césaré lui tient toujours le bras, comme si elle risquait de s'échapper à tout instant. Et de son autre main il tient sa nuque sous ses longs cheveux encore trempés.
Antigone, quand à elle, se cramponne à son cou et le sert contre elle, comme une bouée de sauvetage.Il finit par détacher légèrement sa bouche de la sienne, au grand désespoir de la jeune femme.
-Tu saignes...
-Je sais. Je m'en fiche.Elle veut de nouveau mêlée ses lèvres aux siennes mais il l'arrête:
-Attends. Cette fois, je veux que tu sois capable de te rappeler à temps de ton safeword. Dis le moi.
-Je n'ai pas besoin de...Il la coupe:
-Dis le moi Antigone!
Il est soucieux.
Cette fois, il ne laissera pas la panique la saisir. Il faut qu'elle soit prête à arrêter la situation de la bonne façon. Antigone ne veut pour rien au monde stopper ce qui s'apprête d'arriver, mais elle comprend qu'il ne fera rien tant qu'il n'en sera pas sûr, alors elle entrouvre la bouche et murmure:-Algea.
-Et si je dis « couleur »?
-Vert. Orange. Et Rouge.Elle veut de nouveau l'embrasser et se met de la pointe des pieds mais il réitère son geste et m'en empêche.
-Antigone... Es-tu sûre de toi?
-Oui.
-Je suis sérieux. Tu peux encore arrêter les choses.
-Je sais. Mais je ne veux pas les arrêter.
-Tu me détestais encore il y a vingt minutes. Je t'ai faite souffrir, tu l'as dit toi même.
-Tu m'as faite souffrir, c'est vrai... Et tu as l'occasion de te faire pardonner, maintenant.
-Si je fais ça, crois moi, ce n'est pas pour que tu me pardonnes.
-Alors pourquoi?
-Parce que peut être qu'enfin je cesserais d'être obsédé par ton visage et par ton corps. Peut être qu'enfin je pourrais punir ou faire jouir une autre de mes soumises sans que ce soit toi que je vois en train de se tortiller sous mes mains. Je serais peut être enfin libéré de toi Antigone.Le cœur d'Antigone s'est arrêté dans sa poitrine. Mais avant de venir de mélanger de nouveau sa bouche à la sienne, elle répète dans un dernier souffle, réalisant que ces paroles résonnent aussi bien dans l'autre sens:
-Je serais peut être enfin libérée de vous... Maître...

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Antigone
Romance« Mais la véritable question est: aimez vous les choses particulières?... » -2019-