FUGAZI

Ensemble C'est Tout

"Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c'est pas leurs différences, c'est leur connerie"

-Camille Fauque

Point de vue : Billie Jean.

Jida mène ses petits-fils à la baguette. C'est drôle de voir ces deux grands gaillards s'exécuter sans poser de questions au moindre ordre de sa part dirigé dans leur direction. Elle a tout mon respect. Elle l'avait déjà. C'est bien plus maintenant.

Je me moque d'eux, mais je ne fais pas la maligne. Je me plie moi aussi en quatre dès qu'elle à le malheur de me demander quoi que ce soit. Alors forcément, je suis retournée à l'hôpital accompagnée de Soan.

Les deux ont immédiatement accroché. Elle le couvre d'un regard bienveillant. Qu'est-ce que je pouvais faire d'autre que la laissée faire justement. Lui aussi est absolument subjugué par son charisme. Son caractère impétueux disparaît dès qu'elle s'adresse à lui. Il se tient tellement à carreaux que s'en est presque ridicule. Et ça lui plaît. Elle lui parle de son enfance en Algérie, de sa jeunesse en France et il l'écoute comme si c'était une émission de télévision.

Jida sort de l'hôpital aujourd'hui, mais les garçons ont repris la route hier. Je suis donc chargée de son installation dans l'appartement de l'aîné des Akrour. Il a d'ailleurs très sérieusement bataillé pour la convaincre d'y vivre au moins le temps de son alitement.

C'est étrange.

Il y a comme une boule dans mon estomac quand j'entre dans le logement. C'est la première fois que j'y mets les pieds et son propriétaire n'est même pas là.

-Où est-ce que vous voulez qu'on installe le lit ?

Une équipe de déménageur m'accompagne pour installer le lit médical dans ce qui fut la chambre de Framal. Suivant à la lettre les explications des rappeurs, je les conduis jusqu'à la fameuse pièce.

Ces derniers jours ont été sportifs pour les deux frères. Tous les meubles qui se trouvaient dans la chambre se trouvent désormais dans le bureau qu'ils partageaient quand ils vivaient encore ensemble. Ils ont également dû se renseigner très rapidement sur le matériel médical nécessaire pour que Jida soit à son aise dans l'appartement.

Le rap ça paie. Le leur en-tout-cas. Pendant qu'ils installent le lit, je fais le tour de l'appartement. Grand lumineux. Je peux pas m'empêcher de noter, qu'il se trouve dans le même arrondissement que l'école de Soan. À quelques minutes à peine.

On s'en doutait, mais c'est officiel désormais, ils sont sortis de leur tieks.

Je repère presque immédiatement la chambre de Mekra. Les drapeaux de l'Algérie et du PSG sont des indications plus que suffisante. J'me demande s'il sait qu'on fait difficilement plus cliché. La remarque cinglante reste sur le bord de mes lèvres, mais je la garde pour le jour où je l'aurais face à moi.

-Madame ?

Sortant de la chambre, je n'oublie pas d'en fermer la porte, avant de me rendre dans l'autre.

-Le lit est en place.

Le type me tend une télécommande et m'explique comment en faire l'usage. Les commandes sont simples. Ça me rassure, parce que je vais devoir les expliquer à Jida.