Versailles

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"I'm about to drag this country out of the darkness and into the light"

-Louis XIV 

Point de vue Billie Jean.


J'ai changé. Au plutôt, je suis redevenue moi-même. Ça s'est pas fait brusquement. Je me suis pas levée un matin, pleine de confiance en moi, persuadée que rien ne pourrais plus jamais m'arriver et ouverte sur le monde.

Je suis toujours pas ouverte au monde, mais l'idée n'est pas là.

L'idée c'est que ça s'est fait progressivement. Un pas après l'autre. Une discussion après l'autre.

Il s'est immiscé dans mon esprit, dans ma vie, avec une douceur en totale contradiction avec ce qui fait sa personnalité. C'est pas un tendre Hakim. Il ne me fera jamais de longue déclaration d'amour, le genou à terre et des fleurs à la main.

Franchement ça m'arrange.

Être avec lui me fait du bien, j'ai moins peur quand il est là. Ça ne veut pas dire que ma pudeur à disparu. J'ai toujours du mal avec l'altérité, les sentiments des gens, les contactes physique. Je les tolère plus facilement.

C'est déjà énorme.

Alors non, j'ai pas tiré la tronche quand, ils ont débarqué à quatre dans l'appartement. C'était un peu bizarre. J'ai bien vu qu'Hakim ne savait pas comment réagir face à moi. Comme si, jusqu'à ce qu'il ne franchisse le pas de la porte, il n'était pas certain de me trouve derrière.

La tension s'est dissipée rapidement, principalement parce que Soan est entré dans la pièce, les bras levés. Avant de hurler « suce ma bite en jogging ». Je sais pas ce que j'ai loupé avec cet enfant. Ensuite il a entouré la taille d'Hakim de ses petits bras et lui a signifié qu'il lui avait manqué.

Ça a fait rire Framal, qui se tenait juste à côté, Imane dans ses bras. Ce qui, moi, m'a fait rire, c'est de voir Lina juste derrière.

C'est vraiment trop étrange entre eux. Ils passent beaucoup de temps ensemble pour des gens qui ne sont pas ensemble justement. Je pourrais demander, mais franchement...

J'en ai rien à taper.

Le peu d'empathie que j'ai, a été entièrement utilisé hier quand j'ai traversé la rue pour savoir ce que Sneazz foutait avec la Alice. Il faut pas trop m'en demander. Compatir avec le Monde demande beaucoup trop d'énergie,

-On ramené à manger, dit BN en se dirigeant naturellement vers la cuisine.

Je la suis, laissant Soan bombarder les garçons de questions sur leur voyage au Japon.

-Je me suis dit que t'aurais la flemme de faire à manger pour tout ce monde.

-Et t'as eu raison.

J'ai déjà la flemme de faire à manger pour mon gosse, je vais pas faire à manger pour ceux des autres. Lina dépose sur la table de la cuisine un sac à l'effigie d'un traiteur et en sort plusieurs barquettes en aluminium.

-J'espère que vous mangez mexicain. Je me suis souvenu que tu ne manges pas de viande donc je t'ai pris une quesadillas aux légumes. T'aurais dû voir la tête du gars quand je lui ai demandé. Il m'a fait tout un discours sur les bobos parisiens qui se croient écolo parce qu'ils sont végétariens.

-Je préfère pas imaginer.

-Oh, il n'était pas méchant, j'ai pu déposer mes cartes de visite sur son comptoir donc je me plains pas.

FUGAZIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant