Pulp Fiction

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 "That's a pretty fucking good milkshake. I don't know if it's worth five dollars but it's pretty fucking good."

-Vincent Vega

Je sais pas trop ce que je cherche en entrant dans ce club. Mais je sais ce que je ne trouverais pas. Elle ne sera pas là assisse sur un siège à siroter un cuba libre tout en expliquant en quoi les clubs de strip-tease ne sont pas réserver aux vieux types un peu pervers.

L'annonce de Lina nous aura au moins appris un truc. Elle est toujours vivante. On s'est pas où, mais elle est vivante.

Le club est presque vide, alors que je me dirige machinalement vers le bar. Je n'y suis pas revenu depuis la dernière fois. Pourtant, je revois encore le regard bleu. Billie Jean, je crois. Je l'ai pas immédiatement replacé, puis je me suis souvenu. Il y a un an, j'étais déjà venu dans ce club. L'Autre avait fait une dinguerie pour changer. Avec Nek, on s'était déter pour aller la chercher. Au lieu de repartir immédiatement, on était resté le temps d'une danse. Celle de Billie Jean.

Déjà à l'époque, elle m'avait perturbé. Je l'avais trouvé magnifique, mais à ce moment-là y'avait quelqu'un d'autre dans ma tête pour que je m'arrête réellement sur la danseuse. Il y a encore quelqu'un d'autre dans ma tête. Elle est toujours dans ma tête, simplement moins présence.

En vrai, il manquerait plus que je parvienne à oublier l'Autre et que je me mettre à fantasmer sur une strip-teaseuse.

Arrivé devant le bar, j'ai un temps d'arrêt. Billie Jean se tient juste derrière, un sourire aux lèvres, elle rigole à quelque chose que vient de lui dire l'armoire à glace qu'est l'un de ses collègues.

Ouep, elle est hyper bonne.

-Qu'est-ce que je vous sers, elle demande alors que je m'installe sur l'un des tabourets.

-Whisky, sec.

-Whisky sec, tout de suite.

Elle porte peu d'habits, mais beaucoup de maquillage. Quand elle se retourne pour préparer mon verre, je note que son short laisse apparaître le début de ses fesses rebondis. Aussi bonne de derrière que de devant. Les collants en résille, lui donnent un côté un peu vulgaire et le truc brillant qui barre ses joues confirme cet état de fait.

Elle est bonne quand même. Bonne dans le genre, je me le ferais bien une fois en passant.

Je suis mauvaise langue parce qu'il y a un truc en plus chez elle. C'est pas juste les yeux bleus, ou le corps parfaitement proportionné. C'est magnétique. La façon dont elle se tient.

Le verre de sky apparaît devant moi et je suis un peu surpris, je ne l'ai pas vu se rapprocher.

- Est-ce que tu vas me raconter ?

Elle pointe son doigt en direction de mon visage. Ne comprenant pas là où-est-ce qu'elle veut en venir, je fronce les sourcils.

-Pourquoi tu fais la tronche comme si on t'avait volé ta sucette ?

La question sort de sa bouche, mais c'est comme si elle se fichait pas mal de la réponse. Pourtant, son regard ne se détourne pas, il me fixe, attendant que je me mette à parler. Je suis pas sûr de vouloir lui donner une réponse. Et puis wesh, je la connais même pas genre, je vais lui raconter ma vie.

Malgré moi, sous le regard bleu, je me sens suffisamment à l'aise pour que ma langue fonctionne sans mon autorisation :

-Je viens d'apprendre un truc sur une pote.

FUGAZIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant