FUGAZI

SENSE8

"I was suddenly struck by her beauty and the knowledge that... all beauty is temporary. Decay and death haunt every breath we take."

-Lito

Point de vue Hakim Akrour.

La première chose qui m'a plu chez elle, c'est son indifférence. La manière qu'elle avait de m'écouter, et de n'avoir absolument aucune empathie pour la situation que je vivais. C'était rafraîchissant, différent. Pas uniquement des meufs faciles que je me tapais à l'époque, mais de ce que je vivais avec tout mon entourage. Je pouvais lui dire ce que je voulais en étant sûr qu'elle ne prendrait pas sur elle de m'aider.

Elle n'en avait rien à faire.

Et puis c'était un virage complet par rapport à Dinah. J'avais tellement le mort qu'elle soit partie à l'époque que j'avais besoin de quelque chose de différent, quelque chose qui ne me fasse pas penser à elle. Dinah n'est rien si ce n'est pleine de compassion. Billie ne fait pas dans la compassion.

Il lui a fallu du temps, pour s'intéresser à ce que je lui disais, mais surtout à moi. C'était parfait parce qu'il m'a fallu du temps pour réaliser qu'elle était là justement. Pas pour être obsédé par elle, non parce que son cul... On va pas revenir sur ce point. Je l'ai trouvé bonne avant de la trouver belle.

Elle est belle, magnifique même. Les gens ne savent pas à quel point parce qu'ils s'arrêtent à son apparence physique. C'est pas évident de découvrir ce qui se cache derrière les yeux bleus et son apparente froideur. Elle ne laisse pas n'importe qui entrer. Elle m'a laissé rentrer, puis elle m'a laissé tomber.

L'ironie, c'est que je lui ai dit. Je lui ai dit que toutes les femmes que j'aime finissent par partir. Je l'aime et elle a fini par partir. Je lui en veux même pas. Enfin si, un peu. Elle aurait pu me faire confiance pour me raconter ses secrets comme je lui ai raconté les miens, elle aurait pu au moins m'accorder une deuxième chance, le bénéfice du doute. J'savais pas.

Mais, c'est pas Billie. Billie ne pardonne pas, elle avance. Toute sa vie est un combat, elle a pas le temps pour regarder derrière elle, et moi j'ai des kilomètres de retard.

Y a pas de mots pour décrire à quel point je suis pathétique, assis sur mon canapé à attendre que le jour se lève. Tous les soirs, je me dis que demain sera peut-être différent, peut-être qu'elle passera le pas de la porte, avec ses valises sous la main et sans la moindre explication. Et puis la nuit revient et je me répète, peut-être demain.

La vérité, c'est que dans cette situation, le temps est mon ennemi. Le temps va renforcer ses positions, je vais moins lui manquer, elle se sera habituée à vivre sans moi. Mais il n'y pas non plus quarante-mille trucs que je puisse faire. La stalker c'est clairement pas la bonne idée, je lui laisse de la place, sans doute trop ou pas assez. Je sais pas, je sais plus.

Je sais pas, car j'ai jamais eu besoin. Notre relation n'a pas commencé sur une période de séduction, avec des rendez-vous, des bisous volaient, des fleurs et des chocolats. Un jour, elle est entrée dans cet apparemment et elle n'est jamais vraiment partie. Je sais pas exactement ce qui lui plaît chez moi, ce que je dois lui dire pour qu'elle me pardonne.

L'autre jour, j'ai été hyper maladroit, je le réalise maintenant. La mettre, dos au mur avec une fausse assurance, lui expliquer le plan comme si elle n'avait pas son mot à dire. C'était pas le plus intelligent. On lui a toujours dit ce qu'elle doit faire, je peux comprendre qu'elle n'ait plus envie de l'entendre. Je pouvais pas non plus la laisser partir comme ça. Peut-être que j'aurais dû faire passer le plan pour une proposition.