The Captive

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"Have you seen this girl ?"

-Matthew Lane



Point de vue Billie Jean.

Il décide de ce qu'il veut dans sa vie. Il décide de ce qu'il veut dans sa vie. Est-ce qu'il veut de moi dans sa vie ? Est-ce que la question est stupide alors qu'il vient de m'embrasser ? Alors que je sens encore mes joues chauffer sous l'effet de sa peau contre la mienne.

-Ok, je finis par répondre du bout des lèvres.

-Ok.

Parfois, on ne saisit pas exactement ce qui est bon pour nous ; c'est pas forcément une bonne chose qu'il décide pour lui-même. Alors je fuis son regard. Je comprends même pas très bien ce que tout ça signifie.

À cet instant, je réalise que malgré tous les airs que je me donne, je suis encore une gamine. Une gamine de dix-neuf ans, qui n'a jamais connu de premier flirt, de premier rendez-vous secret avec son voisin de classe. Je n'ai pas connu les premiers émois, le premier amour. J'étais une enfant et puis on m'a marié de force.

Pas étonnant que je ne sois pas adaptée à ce genre d'interactions sociales, j'ignore tout de leur fonctionnement.

Est-ce que ça veut dire qu'on est ensemble ? Comme un couple ? Si oui, est-ce que c'est ce que je veux ?

C'est trop pour moi. J'suis pas du genre à me poser mille questions, j'agis et j'emmerde les conséquences.

Je prends la fuite.

J'en ai même pas honte. Ça me prends la tête, et je veux pas me prendre la tête. De retour dans le salon, je demande à la première personne sur laquelle je tombe de m'indiquer les toilettes :

-Fond du couloir à gauche, dit celui que je reconnais comme étant Eff Gee.

Son regard me suit alors que je traverse le salon. Les hommes. Je passe plus de temps dans les toilettes que ce dont j'ai réellement besoin. En sortant, j'entends du bruit. Curieuse, je le suis, jusqu'à trouver sa source. Je tombe dans une chambre à coucher dans laquelle se trouve un lit gigogne.

Les vieux et les enfants.

Mon cœur fond avec une facilité qui m'effraie tant dit que j'observe un bébé allongé dans le lit. Les yeux grands ouvert, ses bras s'agitent dans ma direction. Incapable de résister, je l'attrape et le cale dans mes bras avant de me poser dans la chaise la plus proche.

-Bah alors on dort pas, je murmure en caressant son visage.

C'est un beau bébé. Je perds dix ans d'âge mental quand je réponds à son babillage, en faisant de même. Il me sourit et je fonds encore un peu plus. Naturellement, je me mets à chanter la berceuse que baba me chantait, celle que je chantais à Soan quand plus jeune il avait du mal à dormir.

Doucement, il commence à se calmer. Ses yeux, qui me fixaient un instant plus tôt, se ferment. Concentrée sur le bébé dans mes bras, je remarque à peine la porte de le chambre qui s'ouvre.

-T'es trop forte, murmure 2zer.

Je sursaute alors que je réalise qu'il se trouve accroupi près de moi. Je ne l'avais pas sentie s'approcher. Il sourit. Il sourit beaucoup 2zer.

-Je suis désolée, je l'ai entendu alors je me suis permise.

-Tu rigoles. Quand il se réveille comme ça s'est presque impossible de l'endormir à nouveau, il me répond.

FUGAZIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant