Inception

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"You musn't be afraid to dream a little bigger, darling"

-Eames


Point de vue Billie Jean.

L'eau chaude sur mes mains est brûlante, elle met à vif les pores de ma peau, mais je ne parviens pas à mon convaincre de l'arrêter ou au moins de la mettre moins chaude. J'ai les mains sales alors je les lave. Ces derniers temps, elles sont toujours sales mes mains.

-Billie, t'es prête ?

Je parviens à arrêter l'eau. Le contact du torchant est douleureux, mes mains sont rouges et fripées, mais c'est pas grave, au moins maintenant elles sont propres. Pour l'instant.

-Ouais, j'arrive, je finis par répondre.

Par un coup d'œil dans la glace, je m'assure que le cache-oeil PLK est bien en place, avant de sortir de la salle de bain. Lina m'attend contre le mur du couloir, elle sourit avant de me tendre mon manteau que j'attrape. En vrai, c'est le bomber d'Hakim mais est-ce vraiment nécessaire de s'arrêter sur ce détail ? Il le portait jamais.

-Souris un peu, je croyais que tu l'aimais bien PLK.

-Je l'aime bien.

Mais je parviens pas à sourire. Ça, je ne lui dis pas. Comme je ne lui dis pas, que ma mine sinistre n'est que le résultat de plusieurs nuits sans sommeil. Il apparaît chaque fois que je ferme les yeux, alors je ne les fermes plus. Ce matin, je me suis réveillée, j'avais peur, pas un peu. Celle qui s'infiltre jusque dans les os. Et la sensation m'a poursuivi toute la journée. Alors non, je ne parviens pas à sourire.

-Si tu veux pas y aller, on n'est pas obligé, je suis sûre qu'il comprendra.

-Non, c'est bon, on est partie.

Dans la voiture, le trajet se fait sous les sons des Depeche Mode, groupe que la jeune femme apprécie tout particulièrement. Elle ne dit rien. C'est jamais bon signe quand elle ne dit rien, mais ça je crois que tout le monde en a conscience désormais.

Surtout qu'elle en aurait des choses à me dire. J'ai cru comprendre que Framal a surpris Deen chez elle dans une position compromettant. J'ai pas vu le visage de Deen, askip c'est pas beau à voir. C'est bien fait pour lui, il avait qu'à pas chercher. 

Par réflexe, j'augmente le son de l'autoradio ainsi que le chauffage. Son regard se pose sur mes mains. Elle tique, mais ne dit toujours rien. En temps normal, j'aurais provoqué la discussion. Ce soir, j'ai pas la foi, j'me sens pas suffisamment en forme pour le faire.

-Je suis pas allée à l'école très longtemps, elle finit par dire au bout d'un très long moment. Déjà je suis dyslexique ça n'a pas aidé, j'ai aussi une dyscalculie, c'est un peu la même chose que la dyslexie sauf que c'est pour les chiffres et les nombres. C'est juste que je les comprends pas, ils sont trop chelou pour moi. Les profs pensaient que j'étais bête ou que je le faisais exprès. Mais pour dessin, ha, pour ça, j'étais pas la dernière des connes.

-Viens-en au point Lina.

-Oui le point. Justement, je suis pas conne. Tes mains Billie, on les a tous remarquées. Mais comme tout le monde a pris l'habitude de rien te dire, de marcher sur des œufs autour de toi, de te ménager, bah tout le monde ferme sa gueule. Sauf que je suis pas de cet avis. Les mensonges même omniscients n'aident pas, la vérité aide. Il y a quelque chose qui va pas chez toi. Et après tout ce que t'as vécu, c'est grave normal. Mais t'as besoin d'aide.

-Lina, je dis pour qu'elle abrège son discours.

-Peut-être que tu devrais aller voir un psy.

FUGAZIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant