Des Vents Contraires

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« Aujourd'hui je suis comme un con, j'attends, j'attends qu'elle revienne... j'ai l'impression que c'est de ma faute si elle est plus là »

-Paul Anderen

Point de vue Billie Jean.

Je déteste les gens sous influence de substances illégales ou légales d'ailleurs. Non vraiment, je comprends pas. Ils font n'importe quoi, disent n'importe quoi et après, ils sont malades. Je déteste Nekfeu sous influence, bon, c'est pas si terrible que ça. En le voyant de premier abord, avec toute la tristesse qu'il trimballe partout depuis des mois, on pourrait croire qu'il nous taperait une crise, mais non.

Bien au contraire. Tout semble le faire rire, et surtout les regards noirs que je lui lance depuis que nous sommes montés dans le uber qui nous ramène chez Mekra.

Nekfeu a quitté la soirée pendant une heure et demie, deux heures avant de revenir sans expliquer la teneur de sa conversation avec Inès. Il a simplement dit que ses frères avaient débarqué à l'appart' et qu'il avait préféré les laisser entre eux.

Ensuite, il a bu comme un trou ou fumé la drogue de Deen Burbigo, je n'ai jamais fait ni l'un ni l'autre donc je ne fais pas la différence. Sauf pour les odeurs, les deux sont actuellement mélangées.

En bref me voilà condamnée à partager une voiture sur le chemin du retour avec lui. Mekra a décidé qu'il était mieux de le coucher sur son canapé. Dans cet état, l'avoir l'œil est primordial, sa fausse joie peut se transformer en une véritable tristesse.

-C'est la dernière fois que tu tires sur les spliff de Burb, tu sais très bien qu'il les charge trop.

Voilà qui répond à ma question.

Une fois arrivé devant l'immeuble, j'abandonne les garçons et rejoins rapidement l'appartement. Il est quatre du matin, je suis lessivée et pas d'humeur à faire dans le social.

Le truc bien quand tu traînes avec un type comme Mekra, c'est que des joggings il en à la pelle à prêter. J'entre dans sa chambre et attrape le premier truc à l'effigie du PSG que je trouve dans son armoire en l'enfile avant de me rendre à nouveau dans le salon. Je sors de mon sac ma brosse et me rends dans la salle de bain.

-T'aurais pu m'aider à le monter, dit Mekra en entrant à nouveau dans la salle de bain.

-J'aurais pu.

-Connasse, il murmure avant de pousser mon bras pour que je me foute du dentifrice partout. Je l'ai lâché sur le canapé. Tu dors avec Soan ?

-Yep, je réponds après m'être essuyée le visage.

-Tu serais mieux avec moi.

-Mekra

-Ok, j'insiste pas.

Et je suis contente qu'il ne le fasse pas. La dernière fois que je me suis retrouvée dans le même lit que lui, j'me suis tapée la frayeur nocturne la plus importante depuis des années. Clairement, je ne veux pas retenter l'expérience. Et puis, je suis simplement pas à l'aise avec l'idée.

Ça peut sembler vieux-jeu et en contradiction avec ce que je fais pour vivre, mais je me fous de ce que les gens pensent de moi sauf Mekra. Et j'ai l'impression qu'il le comprend.

Il m'empêche tout de même de sortir de la salle de bain en se plaçant devant la porte.

-Qu'est que tu veux mon grand ?

-Que tu m'embrases avant d'aller dormir.

-Tu demandes maintenant ?

Il hausse les épaules. J'fais grave la maligne, en vrai, je sais pas comment réagir. Je ne l'embrasse pas, il m'embrase et je réponds. Ça n'est arrivée que deux fois. Et ça m'a complètement fuck up les deux fois. Il l'a parfaitement compris. Ça renforce son ego de rappeur qui prend déjà pas mal de place.

FUGAZIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant