➵ Chapitre 67

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La salle était bruyante et pleine à craquer. M. Ginsique, Marine, Thomas, Marceline, Solange, Alice et moi attendions aux abords de la scène. Un escalier de huit marches et une porte nous en séparaient. M. Ginsique attendait qu'il soit 20 heures piles pour entrer sur scène et commencer à animer le spectacle. S'il était nerveux, il n'en montrait pas le moindre signe.

En revanche, Thomas et Marine, qui passaient les premiers, semblaient sur le point de déchanter. Malgré tout, ils étaient d'un calme olympien. Quant à moi, je faisais les cent pas, l'estomac noué. La porte des coulisses s'ouvrit, et de loin, je vis Lucie et Massilia dans une tenue identique à la nôtre, traverser le long couloir les séparant de nous.

— C'est vraiment trop bizarre, disait Massilia en remettant ses cheveux frisés en place, je stresse mais en même temps j'ai trop hâte !

— Bienvenue dans le paradoxe de la scène ! répondit Lucie, arrivée à notre hauteur

— Chut, les filles ! Je ne vais pas tarder à ouvrir la porte ! les prévint M. Ginsique

Elles hochèrent la tête et Massilia me sourit. Sa peau noire semblait briller de mille feux sous la lumière tamisée de la pièce. L'instant sembla se suspendre dans le temps, comme une fleur au-dessus d'un précipice. Puis, M. Ginsique brisa la magie en ouvrant la porte, son micro à la main.

— Bonsoir à tous et à toutes ! Merci d'être venus aussi nombreux ce soir ! Comme chaque année, Sainte-Cécile a l'immense joie de vous présenter le spectacle de ses élèves de première !

Une salve d'applaudissements accueillit les paroles de M. Ginsique.

— Il y a l'air d'avoir tellement de monde ! murmura Marine, aux abords de la porte

— Ça n'a pas été facile, il a fallu beaucoup de patience et d'entraînement, il y a eu des rires et des larmes, des hauts et des bas, mais les élèves se sont toujours appliqués à donner le meilleur d'eux-mêmes. Car c'est cela le but de Sainte-Cécile ! Faire ressortir le meilleur en chacun d'eux.

Des hurlements retentirent dans la salle et je souris, imaginant sans peine Simon et mes deux cousins, Thomas et Romain, hurler à tue-tête.

— Wow, ils sont aussi chaud qu'à New-York ! commenta Thomas

— Ils trépignent dans les coulisses depuis toute à l'heure, reprit notre professeur. Je propose que nous cessions de les faire attendre ! Qu'est-ce que vous en dites ?

Le public cria d'approbation.

— Accueillons sans plus attendre Marine et Thomas, qui sont Jeunes, autant que la chanson de Louane !

Un tonnerre d'applaudissements retentit et je levai mes deux pouces en signe de soutien. Ludovic et Antoine nous rejoignirent à ce moment-là, Lane Boy passant juste après Bad Romance.

J'entendis le silence se faire et la chanson démarrer. Je savais que tous deux dansaient sous les premières notes, mais nous ne pouvions pas les voir.

— J'aimerais en suivant le soleil avoir le vertige, perdre le sommeil ! commença parfaitement Marine

Je voudrais, au plus près des falaises sentir le danger et que ça me plaise, encore ! répondit Thomas

Encore ! répéta Marine

Solange, Marceline, Alice et moi nous prîmes la main et nous mîmes en cercle, respirant par le ventre. Nos cœurs battaient à l'unisson. Nous ne lâchâmes nos mains que quand la chanson fut terminée.

Tout pour la musique (2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant