➵ Chapitre 77

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— Comment ça ? répondis-je, perturbée

Le cœur battant, je lui jetai un regard interrogatif. Où voulait-il en venir ? Peut-être qu'il s'était rendu compte que je m'étais éloignée.

— Eh bien... J'ai l'impression que tu es plus distante avec moi. Il y a un problème ? Si j'ai fait quelque chose de mal, dis-le moi. Je ne veux pas refaire la même erreur, expliqua-t-il

— Oh non, non ! Ce n'est pas de ta faute. Je... Je suis juste un peu fatiguée, prétextai-je. Je ne fais pas trop attention à ce que je fais.

  Au vue des cernes sous mes yeux, ce n'est pas si faux que ça. Je ne peux pas trahir Lucie.

— Emmy, s'il-te-plait, dis-moi la vérité, m'encouragea-t-il avec gentillesse. Je t'assure que je ne me fâcherai pas !

— Mais tu n'as rien fait, certifiai-je, mal à l'aise

— D'accord, je n'insiste pas plus alors. Je te fais confiance.

Soulagée, je lui souris et veillai à ne pas croiser trop longtemps son regard. « Je ne fais pas trop attention à ce que je fais... mon œil ! » pensai-je en baissant les yeux.

Mon soulagement fut de courte durée.

— Est-ce que je peux te poser une question et te demander d'y répondre honnêtement ? reprit-il, me tirant de mes réflexions

— Bien-sûr, acquiesçai-je, le corps parcouru de frissons

« Pourvu qu'il ne s'en aperçoive pas ! » songeai-je

— Je ne les ai pas rêvés, les moments de flottement entre nous ? questionna-t-il, sans prendre de pincettes

  Mon teint prit la couleur du sable rouge dans l'aquarium de mon cousin Romain. Si son crabe aime cette couleur, ce n'est vraiment pas mon cas.

— Non, finis-je par avouer, le regard fuyant. Tu ne les as pas rêvés.

— Alors je ne comprends pas, finit-il par livrer

Je me mordis la lèvre, cherchant quelque chose à dire. Je comprenais son point de vue. Moi aussi, à sa place, je serais perdue.

— Je suis désolée, murmurai-je

— Pour ? questionna-t-il en posant sa main sur mon bras

— Pour tout ça, éludai-je avec un geste évasif de la main

— Tu as eu peur ? interrogea-t-il, une moue compatissante

— Un peu, avouai-je

— Franchement je peux comprendre. À ta place, j'aurais peur aussi, affirma-t-il

   Me cacher derrière le fait qu'une amie l'a en vu pour ne pas me rendre compte que je suis morte de peur, c'est tout moi. Gênée, je me contentai de lui sourire.

— Oh là là ! C'est terrible ! Massilia s'est fait mal pendant qu'elle dansait ! Sa cheville a pris une position étrange, la pauvre ! s'exclama Alice en ouvrant la porte avec fracas

Je sursautai.

— Elle est où, là ? questionnai-je en me levant

— Avec la prof de danse. Elle et d'autres élèves l'ont évacuée de la scène. Apparemment, ils ont appelé une ambulance.

— J'espère qu'elle n'a rien de grave, déclara Ludovic

— En principe non. Ils ont appelé par sécurité, pour vérifier que tout aille bien, affirma Alice. Ça devait bien arriver une fois ! On n'a pas une minute de repos avec tous ces shows. Enfin, dans notre cas, il faut plutôt qu'on espère ne pas avoir d'extinction de voix.

Tout pour la musique (2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant