➵ Chapitre 18

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— Quoi ? laissa-t-il échapper, les yeux écarquillés par l'incompréhension

Un rapide regard aux trois autres personnes de la pièce me permit de voir que tout le monde me regardait bizarrement, exceptée Alice qui ne savait plus où se mettre.

— Oh, Emmy ! Tu aurais dû me le dire ! s'exclama alors Mike

Se ruant sur moi, il me serra contre lui, ne me laissant pas le temps d'ajouter quoique ce soit. De toute façon, je n'en aurais pas eu le force. Sans réfléchir, je me cramponnai à Mike et pleurai de tout mon soûl. Ça ne servait plus à rien, dans quelques secondes, j'allais tout révéler. J'étais coincée.

    Le visage enfoui dans le torse de Mike, je m'y accrochais comme à une bouée de sauvetage. J'étais vraiment pitoyable pour être encore dans cet état après un an et demi... Je n'étais pas assez forte.

— Alors, toussota Luke, j'en déduis que rien de tout ça n'avait de rapport avec moi...

— Bravo Lucas ! C'est la première remarque pertinente que tu fais aujourd'hui ! rétorqua sarcastiquement Mike en me serrant plus fort

Mes pleurs commençant à s'amoindrir, je relevai la tête du torse de Mike et tournai mon visage vers Luke, juste à temps pour le voir répliquer :

— Oh je t'en prie, Michael ! Je ne pouvais pas savoir !

— Si tu n'étais pas autant concentré sur ta petite personne, tu aurais vu que tu n'étais pas la cause de leur malheur ! Le monde ne tourne pas qu'autour de toi !

— Effectivement, mais tu admettras que la plupart du temps c'est le cas ! répondit effrontément Luke

— Remballe ton sarcasme ! Active ton demi-neurone et rends-toi compte que j'ai raison !

— Et pourquoi tu as dit « leur » ? interrogea agressivement Luke, en croisant froidement les bras

— Regarde Alice et tu comprendras ! tempêta Mike en désignant l'interpelée du doigt

Sortant de ma torpeur, je suivis des yeux le doigt de Mike pour tomber sur la pâleur glaçante de ma meilleure amie, dont le visage était aussi recouvert de larmes. Par ma faute. Luke sembla désarçonné avant de reprendre contenance et de reprendre un air distant.

— Qu'est-ce que je dois comprendre ? Qu'elles sont toutes les deux dans cet état pour une raison que j'ignore ?

— Taisez-vous ! tonitrua Caitlin, en prenant Alice contre elle, alors que Mike semblait sur le point de lui lancer une pique cinglante

Un silence lourd comme du plomb s'abattit alors sur la pièce.

— Elle était notre amie, articula péniblement Alice, tandis que des frissons d'effroi parcouraient mon corps

— Comment ça, elle ? Qui est-ce ? questionna hargneusement Luke, encore sous le joug de la colère

— TEMPS MORT ! tonna la voix de Mike. Ça suffit pour aujourd'hui, on n'arrivera plus à rien ! John, Emma, Eileen et les autres sont en ville, nous pourrions les rejoindre. Ça nous détendrait, acheva-t-il d'une voix plus calme

— Quoi ? fit Luke, effaré. Eileen ?

— Fais un effort Lucas, ne lui arrache pas les yeux à la seconde où elle te dira bonjour ! répliqua Mike en levant les yeux au ciel.

   Mes muscles se relâchèrent brutalement, au point que si Mike ne m'avait pas soutenue, je me serais écroulée. Je ne m'étais pas rendue compte que j'étais aussi crispée. Pathétique.

Tout pour la musique (2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant