➵ Chapitre 58

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Un son atroce me réveilla : Simon jouait de la flûte devant ma porte. Jouer était, à vrai dire, un bien grand mot : au vu des sons qu'elle produisait, on aurait plutôt dit qu'il la torturait. Je grognai et entendis un ricanement. D'accord, il était neuf heures, mais ce n'était pas une raison !

— Emilie est réveillée ? demanda une voix que je reconnus comme étant celle de ma mère

— Maintenant oui ! répondit joyeusement mon génialissime grand frère.

  Demain, je brancherai ma guitare électrique et je jouerai Highwell To Hell. Avec un peu de chance, il sursautera si fort qu'il se cognera contre le mur. Sa bosse sera ma victoire.

I hate you, Simon Dray ! hurlai-je, en anglais

— Qu'est-ce que tu ferais sans moi ?! ricana l'interpelé

— Je dormirais ?! suggérai-je en me frottant les yeux

— Tu t'ennuierais ! répliqua-t-il, sa voix s'éloignant de ma chambre

Je m'autorisai quelques minutes de plus au lit avant de me soustraire de la couette et d'ouvrir les volets et la fenêtre. L'air frais me fit frissonner et j'enfilai ma robe de chambre étoilée par-dessus mon pyjama, avant de rejoindre tout le monde dans la cuisine pour le petit-déjeuner.

— J'espère que tu as apprécié le concert privé ! m'accueillit Simon

— Pff, quelle horreur !

— Tu ne vois pas mon talent, c'est tout ! s'enorgueillit mon frère en se servant du jus d'orange

— Simon, on ne peut pas voir le néant, répliquai-je

— Bien envoyé, commenta ma mère en posant sa tasse de café fumante sur la table

— Emmy, tu veux faire quoi aujourd'hui ? reprit mon frère

— La sieste, répondis-je en versant de l'eau bouillante dans ma tasse

— Tu veux rire ? Il fait super beau !

— Mais je blague ! me défendis-je. Je n'en ai aucune idée, ajoutai-je

— Cet après-midi, on n'aura qu'à aller se balader dans Lyon, proposa-t-il

— Oh oui ! acceptai-je avec enthousiasme

— Vous achèterez des pâtisseries pour ce soir en dessert, prévint ma mère

— T'inquiète maman, c'est comme si c'était fait ! s'exclama mon frère

— Maman, tu es sûre qu'impliquer Simon dans cette mission est une bonne idée ? demandai-je, très sérieusement. Il est comme Mike, il a un estomac à la place du cerveau !

Ma mère partit dans un fou rire.

— Ahhh ! laissa-t-elle échapper. Tes bêtises m'avaient manqué !

— Parce que la maison est triste sans toi, brisée. C'est toi qui y apporte la joie, la chaleur. Tu combles toutes les lacunes. Quand tu t'en vas, tu emmènes notre bonheur avec toi. Nous ne sommes plus que des pantins désarticulés sans toi ! Tu portes l'étincelles en toi, et lorsque tu reviens nos cœurs s'enflamment, débita tout d'un coup Simon

Je rougis violemment.

— Qu'est-ce qui t'arrive, Simon, tu as de la fièvre ? questionnai-je, nerveusement

— Non, je m'entraîne seulement à faire une déclaration d'amour pour ma crush, répondit tranquillement mon frère avant de boire une gorgée de jus d'orange

Tout pour la musique (2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant