🗽 Prologue : New-York 🗽

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Il existe bien des manières de perdre quelqu'un. Parfois, c'est un événement troublant qui vient briser une confiance absolue entre deux personnes. D'autres fois, une personne commet de terribles erreurs sans se rendre compte qu'elle franchit chaque limite une à une, bien que l'autre personne tente de l'en avertir. Et puis aussi, il arrive qu'on commette des erreurs impardonnables. C'est pour ça que j'ai choisi de me rappeler de chaque personne ayant fait partie de ma vie et de comment je les ai perdues.

Luke est le premier sur la liste. Viennent ensuite Mike et Caitlin, puis les autres. Claire, aussi. Je ne dois pas l'oublier. Il y aussi Solange, Rachelle. Ces personnes ne font plus partie de ma vie, et leur perte me laisse encore un goût amer. Peut-être que qu'elles me manquent plus que je ne veux le croire. La vérité est juste ici, gravée sur mon coeur : il me manque, ils me manquent. Alors, c'est sans doute pour ça que lorsque Alice a voulu forcer le destin, je n'ai pu me résoudre à refuser catégoriquement...

« Je ne sais pas si c'est une bonne idée, Alice !

— Mais si, tu verras, tu me remercieras ! rétorqua cette dernière

— Mais enfin, Alice, je n'ai pas mis les pieds aux Etats-Unis depuis...depuis des années ! protestai-je

   Mais rien à faire, la blonde, ou plutôt la rouge, ne m'écoutait pas. Elle sortait des vêtements de mon armoire à la vitesse à laquelle un écureuil volait des noisettes. Je levai les yeux au ciel, agacée par les manies de cette dernière. Quand elle avait une idée en tête, impossible de l'arrêter !

— Alice, arrête ça tout de suite, décrétai-je, d'une voix ferme.

  En même temps que je parlais, je m'étais avancée vers elle pour la stopper dans ses gestes. Elle me jeta un regard mi-intrigué mi-courroucé et plissa les yeux.

— Quoi ? Tu ne veux pas y aller ? Ose me dire qu'un voyage aux Etats-Unis, à New-York, qui plus est, ne t'intéresse pas ! Je ne te croirai pas ! déclara-t-elle en croisant les bras

— C'est un pays aux multiples destinations et tu veux me faire croire que tu as choisi New-York au hasard ? répliquai-je, les mains sur les hanches, et puis, on ne peut pas partir comme ça, du jour au lendemain ! Et...

— Chut ! m'interrompit-elle, me mettant un doigt sur la bouche, tu n'as pas dit que tu ne voulais pas y aller ! s'exclama-t-elle, victorieuse

— Alice, soupirai-je, on n'organise pas un voyage comme ça, du jour au lendemain. Et puis, même, c'est non ! Je ne vais pas abandonner Thomas comme ça !

— On parle bien du même Thomas, là ?

— Thomas, mon cousin, et accessoirement mon colocataire !

— Le beau gosse que tout le monde prend pour ton petit-ami, me corrigea-t-elle

— Si tu veux, marmonnai-je, en roulant des yeux

— Il peut venir aussi, affirma-t-elle

— Certainement pas ! réfutai-je, un brin énervée

— Je savais que tu réagirais comme ça, râla-t-elle, tu vas moisir ici si tu ne sors pas !

— On est en avril, Alice, l'année n'est pas encore finie, j'ai encore cours jusqu'en mai ! Et j'ai encore des partiels ! C'est non ! Je ne quitte pas Paris avant d'avoir fini les cours !

— Tu vois, quand tu veux ! sourit cette dernière, on partira début juin, alors ! Et avec ton cousin ! Je suis sûre qu'il ne refusera pas de passer toutes ses vacances à New-York, lui ! Il ne fera pas autant d'histoires ! Ah ! Et ne me dis pas que tu as de potentiels rattrapages ; même en rendant feuille blanche tu valides ! »

Alice sortit de ma chambre, un sourire jusqu'aux oreilles peint sur le visage. Je l'entendis prendre sa veste et ouvrir la porte, avant de quitter l'appartement, avec sans doute un sourire encore plus fier imprimé sur son visage.

Je soufflai et me laissai glisser le long du mur, songeant que c'était du Alice tout craché que de me faire croire qu'on partait à New-York là tout de suite rien que pour jauger mes réactions. Je ne pouvais néanmoins pas nier qu'elle avait raison : j'avais quand même bien envie d'y retourner. Pas pour revoir un lointain correspondant ni pour me souvenir, non, pour revoir cette ville qui m'avait manqué et qui était l'inspiration de la plupart de mes poèmes. Poèmes que je mettais en chanson au gré de mes touches noires et blanches. Ma ville.

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Hello ! Comment allez-vous ? :)

Voici enfin le prologue de Tout pour la musique ! N'hésitez pas à me donner votre avis !

À très vite pour le premier chapitre !

Tout pour la musique (2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant