➵ Chapitre 40

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— MICHAEL ! criai-je, de toutes mes forces

  Du coin de l'œil, j'aperçus Alice sursauter.

— Salut Em, je...

— Salut ? C'est tout ce que tu trouves à dire ? tempêtai-je, en me levant d'un bond. Michael, tu as intérêt à avoir un argument valable pour m'avoir laissée sans nouvelles pendant des jours et des jours ! C'était de trop de m'envoyer un message au minimum ? Hein ? Tu aurais pu, je ne sais pas, au moins me dire comment ça allait, même si c'était dur à dire ! Et Luke, où est-il ? J'ai deux mots à lui dire ! Et..., je m'arrêtai, montant encore d'un ton face à son silence. Mike ! Tu m'écoutes ?!

— Oui, je t'entends et je suis désolé de ne pas t'avoir répondu plus tôt mais je ne pouvais pas te répondre et-...

— PARCE QU'EN PLUS TU M'AS IGNORÉE CONSCIEMMENT ? tonnai-je, les poings sur les hanches

— Il est sérieux ? s'exclama Alice, faisant écho à mes paroles, il se fiche de nous ! Passe-moi ton téléphone ! m'ordonna-t-elle. Ses yeux lançaient des éclairs, et je crois que je n'aurais pas aimé être face à elle.

Je lui fis signe d'attendre quelques secondes et me reconcentrai sur Mike

— Pas vraiment, c'est-à-dire que...

— Comment ça pas vraiment ? Tu vas me faire le coup du « mon portable était déchargé » ou « je n'avais plus de forfait » ou encore « mon portable était cassé, je l'ai fait réparer et je viens de le recevoir » ? Tu crois que je vais te croire ?

— Je suis désolé, Em, me dit Mike d'une toute petite voix, à l'autre bout du combiné

— Il y a de quoi ! grommelai-je, et tu-...

— As intérêt à tout nous expliquer dans les dix secondes qui suivent ou je te défenestre et repeins New-York avec ton sang et j'expose tes dents sur des piquets et sous verre ! termina Alice, qui venait de bondir, tel un chat, et de me prendre mon téléphone des mains

— Tes menaces sont étranges, Alice, fit la voix moqueuse de Mike

— Tais-toi ! scandâmes-nous, d'une même voix

  J'augmentai le volume de mon téléphone et le plaçai en haut-parleur, de telle sorte qu'Alice et moi puissions entendre ce qu'il allait nous dire. Mon coeur battait la chamade : depuis des semaines que j'attendais un signe de vie !

— Alors, continuai-je, impatiente, explique-toi. Pourquoi nous as-tu ignorées pendant aussi longtemps ? Je me suis fait un sang d'encre !

— Ce n'est pas à moi que tu dois dire ces choses-là, répondit Mike.

  Je l'imaginais très bien en ce moment même : il se grattait le crâne, se demandant ce qu'il allait bien pouvoir dire. J'étais partagée entre la curiosité et l'envie de lui hurler dessus.

— Mais réponds donc ! s'impatienta Alice

— Ce n'est sûrement pas ce à quoi vous vous attendiez, prévint-il

— On s'attendait à ce que tu nous répondes, marmonnai-je, tandis qu'Alice lui criait « Accouche ! »

Pendant un court moment, je n'entendis que le bruit de la respiration de Mike. Il n'était pas obligé d'en faire autant ! Je mourais d'impatience d'apprendre ce qu'il avait à me dire. Mais, d'un autre côté, je redoutais un peu ses explications...

Tout pour la musique (2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant