Dans son univers - DJ SNAKE

6 DJ Snake

- Merci.

- Oh de rien ! Il te voulait quoi ?

- J'en sais rien, mais je préfère pas savoir.

- Tu m'étonnes ! T'es toute pâle, tu veux venir manger un bout ou boire un truc dans les loges ?

Mon sauveur est un homme brun avec de magnifiques yeux marrons. Il doit probablement avoir une trentaine d'années. Je ne sais pas encore qui il est, mais sans savoir pourquoi je me sens en sécurité avec lui.

- Je veux pas abuser, finis-je par dire timidement.

- T'inquiètes ça me fait plaisir. Sinon je t'aurais pas proposé.

Il arbore un sourire franc et sympathique. J'accepte donc de le suivre. En marchant, je me rends compte que mes mains tremblent. La petite altercation que je viens d'avoir m'a beaucoup plus bouleversée que je ne le pensais. Je me suis déjà faite importunée dans le métro ou dans la rue, mais cette fois tout était différent. Bien plus angoissant. Je suppose que cela était dû au fait que nous étions seuls dans le noir. Mon rythme cardiaque est encore bien trop rapide et il va me falloir de longues minutes avant que j'arrive à me calmer totalement. Je suis mon sauveur dans les coulisses jusqu'à ce qu'il ouvre la porte d'une petite pièce derrière la scène principale. J'y rentre sans poser de questions et m'assieds directement sur le canapé vide. Je me sens subitement exténuée.

- Je comprendrais jamais ces mecs, dit-il en me tendant un verre d'eau.

- Merci, dis-je en le prenant. Moi non plus. Je suis un peu chamboulée.

Mon sauveur s'assied à côté de moi tout en laissant un espace raisonnable entre nous deux. J'imagine qu'il ne veut pas me faire peur. Lorsqu'il pose les yeux sur mes mains tremblantes, je me sens honteuse et mes joues commencent à rougir.

- Tu veux que j'appelle un infirmier ?

- Non ! Je suis du genre un peu sensible et stressée. Ça va me passer.

- Au faite, je m'appelle Sébastien, mais tout le monde m'appelle Seb.

Il me tend sa main que je sers avec maladresse.

- Adrienne.

- Joli prénom. Il te va bien.

Je souris bêtement. Seb se montre gentil et prévenant ce qui me va droit au cœur. Il observe silencieusement le pass que je porte autour de mon cou.

- Pass Presse ? T'es journaliste alors ?

- Non pas du tout. En réalité, j'accompagne une amie journaliste. Elle m'a lâchée pour aller faire une interview.

Je sors alors mon portable de ma pochette pour vérifier qu'elle ne m'a pas écrit. Aucun message. Je commence à désespérer.

- Tu fais quoi alors dans la vie, Adrienne ?

Je n'ai pas le temps de répondre car un homme entre dans la pièce. Mes yeux se posent sur lui et je le regarde de la tête aux pieds. Il est habillé avec beaucoup de style. Je suis surprise par sa taille. Il fait probablement au moins 1 mètre 90. En tout cas, c'est la première chose qui me saute aux yeux. Il est blond et je ne peux pas voir ses yeux à cause des lunettes de soleil qu'il porte. Il prend une bouteille d'eau et se pose nonchalamment sur le fauteuil en face de moi. Hypnotisé par l'écran de son téléphone, il ne semble même pas m'avoir remarqué.

- Alors ? Demande Seb alors que je suis en train d'observer l'inconnu.

- Désolée, dis-je en reportant mon attention sur Seb. Je suis en droit. Master deux. J'aimerais être avocate.

- Impressionnant Adrienne !

- Adrienne ? Dit l'étranger avec surprise. Tes parents étaient fans de Rocky ?

Il me regarde enfin et se pince les lèvres. Je sens mon cœur s'emballer sans raison apparente. J'aimerai voir ses yeux et son expression.

- Je vais pas pourvoir te répondre. La DASS donne pas ce genre d'informations quand tu te renseignes sur tes parents biologiques.

J'ai répondu avec une froideur extrême comme à chaque fois qu'on me parle de mes soi-disant parents. C'est un sujet sensible que je n'aime pas aborder surtout avec des personnes qui ne savent rien de moi. Un silence pesant s'est installé dans la pièce et je comprends alors que j'ai jeté un froid dans la pièce sans même le vouloir.

- Je suis désolé, finit par dire l'inconnu avec la voix cassée.

- T'inquiètes. Aucun souci.

Sur ces paroles, je me lève car je ne suis plus vraiment à l'aise. J'ai besoin d'air et cette petite pièce renferme une chaleur qui me semble tout à coup insupportable.