Dans son univers - DJ SNAKE

17 Le match

Pour aller au stade, j'ai choisi une tenue moins habillée et plus décontractée. J'ai mis le maillot que William m'a offert ainsi qu'un jean slim noir et des converses de la même couleur. Je me sens plus à l'aise dans cette tenue car elle me ressemble davantage. En me dirigeant vers la chambre de William, je sens la joie me submerger. J'ai hâte de partager ce moment avec lui. Quand je frappe à la porte, il me crie d'entrer. Sa chambre est encore plus grande que la mienne. On dirait un appartement. J'entre doucement comme si je n'avais pas le droit d'être ici. William est assis sur son lit et parle au téléphone. N'ayant pas envie de le déranger, je vais sur sa terrasse. Quand il raccroche, je le rejoins.

- Alors ? Tu trouves qu'il me va bien ? Je demande en tournant sur moi-même.

- T'es parfaite ! Du coup t'es supportrice du PSG ? Je te croyais fan de l'OL, ajoute-t-il en riant.

- Non, mais je fais un effort pour toi ! Le jour où tu viendras voir un match à Lyon, tu porteras un maillot de l'OL.

- C'est mort ! Va falloir trouver de bons arguments.

Nous entrons dans le stade par une entrée réservée aux VIP afin de rejoindre les tribunes officiels du parc des princes. Je suis surprise de découvrir un grand salon avec un buffet. Nous sommes entourés de célébrités et je me sens tout à coup mal à l'aise. Je ne connais personne et je ne suis pas du tout dans mon univers. Mon estomac se noue et je n'ai plus qu'une envie partir en courant quand je découvre que je suis habillée de manière bien trop décontractée. Toutes les femmes présentes sont en robe ou portent des vêtements de marque de luxe. William ne semble pas remarquer mon malaise.

- Hey mec ! Comme tu vas ? Demande-t-il à un homme dont le visage met familier.

- Super Bro et toi ? 

Ils commencent à discuter et soudainement, je me souviens de qui il s'agit. C'est Malik Bentalha. Ce dernier ne semble pas m'avoir remarqué et William n'a manifestement pas l'intention de me présenter. Ce rencard est en train de devenir une véritable torture. Pour me donner un peu de contenance, je décide de prendre mon téléphone et de faire comme si j'étais occupée.

- Qu'est-ce que tu fais ici ?

Je pousse un soupir de soulagement en reconnaissant la voix de Seb. Je me retourne le sourire aux lèvres. Seb me prend dans ses bras comme si nous étions des meilleurs amis. A ma plus grande surprise, ce contact apaise mon stress et mes angoisses. Maintenant, je me sens moins seule.

- William m'a invité pour le match.

- C'est bizarre. Il me l'avait pas dit. Il se passe quoi entre vous ?

- Je sais pas trop, dis-je timidement. De toute façon, je crois bien qu'il m'a oubliée.

Seb le regarde quelques secondes avant de reporter son attention sur moi.

- Je le connais bien. Il se montre jamais avec aucune femme en public. Je suis même étonné qu'il t'ait amené ici, peu importe ce qu'il y a entre vous. 

Je ne sais pas si je dois être rassurée par ces paroles, mais j'aime l'idée qu'il fasse avec moi des choses qu'il n'a jamais faites avant.

- Alors comme ça je te laisse deux minutes et je te retrouve avec ce bon vieux Seb, dit William en s'approchant de nous. 

Immédiatement, le regard de Seb s'assombrit et William m'entraîne à nos places dans les tribunes. Assis côte à côté, sa jambe droite prend appui sur la mienne. Ce simple contact me fait perdre la tête et mon cœur bat plus fort. Dans mes relations précédentes, je n'ai jamais été tactile. Néanmoins, un désir incontrôlable me pousse à prendre la main de William. Il se laisse faire, mais je n'ose pas le regarder et fixe les footballeurs qui sont en train de s'échauffer.

- Tout va bien avec Seb, je demande d'un ton faussement détaché.

- Ouais super. Pourquoi ?

- Comme ça. J'ai eu l'impression qu'il y avait une petite tension entre vous.

- Non, on est pote depuis plus de quinze ans y a pas de tension. C'est juste que... Non tu sais quoi laisse tomber.

- Tu peux me dire les choses. Et tu sais quoi ? Dis-je soudainement avec plus d'assurance. Si t'es le genre de mec à faire des secrets, ça va pas me plaire.

Énervée, je retire ma main de la sienne. Brusquement, il se retourne vers moi et me reprend la main.

- C'est juste que j'aime pas qu'il s'intéresse trop à ce qui m'appartient.

Ce qui m'appartient. Les mots résonnent dans ma tête. Je ne suis pas un objet et je n'apprécie pas qu'il parle de moi de cette façon.

- Je sais pas comment ça marche dans ton univers, mais je t'appartiens pas. Dis-je profondément agacée par son attitude.

- Fais pas la fille inaccessible, répond-t-il froidement. T'espères que ça. D'ailleurs tu portes déjà un haut avec mon prénom donc...

Ses paroles sont méchantes et emplies de condescendance. Je ne pensais pas qu'il était comme ça et je suis profondément déçue de sa réaction. Ce n'est pas parce qu'il a l'habitude d'avoir toutes les filles en claquant des doigts qu'il a le droit de me traiter de cette façon.

- Tu me connais pas, alors fais très attention à ce que tu dis ! Tu vois ton maillot, dis-je en tirant dessus. Je vais l'enlever devant tout le stade si pour toi c'est un collier que tu mets à tes toutous.

- Vas-y ! Fais le ! Je suis sûr que t'as qu'une grande gueule. En réalité t'es incapable de le faire, lance-t-il sur un ton de défi.

Je le regarde, hausse les sourcils et attrape le bas du maillot que je remonte d'un geste déterminé. Immédiatement, William agrippe mon bras pour m'arrêter.

- Putain, mais t'es complètement folle ! En ce moment même, il y a des dizaines de photographes qui ont leur objectif visé sur les tribunes. Tu veux te retrouver en sous-vêtements partout dans la presse et sur internet ?

Son ton est empreint d'un mélange de colère et de peur. Je me sens terriblement idiote. J'ai agi de manière impulsive et inconsidérée.

- Dans mon milieu, tu vas au stade avec tes potes, tu cries, tu t'éclates et personne ne t'épie pour une prendre une photo compromettante ou vendeuse.

- J'aurai pas dû t'amener ici, marmonne William.

- Tu sais quoi ? Je pense même que t'aurais pas dû m'inviter.