Dans son univers - DJ SNAKE

49 Errance

[A vous lecteurs : On a dépassé les 10K lectures hier ! 🎉 Merci à vous ❤ Vous êtes maintenant nombreux à suivre les aventures de William et Adrienne, et j'en suis super touchée. Pour vous remercier, je vous propose quelque chose à la fin du chapitre. Bonne lecture !]

Quand je sors de l'hôtel, la nuit est déjà bien avancée et les rues sont maintenant désertes. Il n'y a presque plus un bruit. Je ne sais pas où je vais, mais j'ai besoin de prendre un peu l'air. La révélation de William n'arrête pas de tourner en boucle dans ma tête. Seb et moi sommes les mêmes bien que ça me fasse du mal de l'admettre. Au fond, c'est peut-être pour cela que nous nous sommes si bien entendus au début. Une question traverse alors mon esprit : Tina est-elle au courant du passé de Seb ? Il me paraît évident que oui, mais pourquoi ne m'en a-t-elle pas parlé ? Quelque chose cloche, comme si une pièce du puzzle n'était pas à la bonne place. Il faut que je la confronte. Si elle m'a caché cette information, il est possible qu'elle m'ait dissimulé d'autres choses essentielles. Néanmoins, je dois attendre que William me raconte toute l'histoire. Je tiens à avoir sa version dans un premier temps.

Sans même m'en rendre compte, je me dirige dans un bureau de tabac où j'achète un paquet de cigarettes. Chose que je n'ai pas faite depuis presque dix ans maintenant. Lorsque je n'étais encore qu'une adolescente, je m'étais mise à fumer pour faire comme les autres filles du foyer. Je reconnais que c'était idiot, mais quel être humain n'a pas déjà fait quelque chose de stupide dans le but de se faire accepter. Toutefois, ce n'était pas juste pour faire partie d'une bande. C'était aussi un acte de rébellion. Une action révolutionnaire comme aimait le dire Jennifer, notre leader. On se révoltait contre l'ordre établi et contre toutes les règles illégitimes qu'on nous imposaient tous les jours, toute la journée. 

Dès que je sors du magasin, j'ouvre le paquet et allume une cigarette. Je tire dessus avec un peu trop d'empressement et une épaisse fumée emplit mes poumons. Je me mets alors à tousser et j'ai l'impression que je ne peux plus respirer, que j'étouffe. Dégoûtée, je la jette. J'avais oublié à quel point je détestais ça et n'y prenais aucun plaisir. Quand je repense à Seb sur scène qui n'a pas arrêté de les enchaîner, je me demande comment il fait pour apprécier. Dépitée, je m'assieds sur le premier banc que je croise. J'ai une soudaine envie de prendre la fuite ; de partir au loin pour échapper à la situation catastrophique dans laquelle je me suis mise. Fuir les problèmes ne les règle pas, mais l'idée de m'en éloigner pour faire une pause et de revenir plus forte pour les combattre est tentante. De toute façon ça ne fonctionnerait pas car le problème est en moi. Je pense que c'est cela le plus dur dans la dépendance qui me ronge. Elle ne vous laisse pas tranquille une seule seconde. Vouloir la faire taire, c'est comme vouloir arrêter de respirer. Vous pouvez le faire quelques secondes, mais dès que vous reprenez votre souffle elle réapparaît avec encore plus de force et d'intensité.

Finalement, je décide d'appeler Gaël car ça fait longtemps que je n'ai pas pris de ses nouvelles. Il fait partie de ma vie d'avant et je trouve qu'il est important que je garde des liens avec elle pour ne pas oublier qui je suis réellement et d'où je viens.

- Allô !

Sa voix endormie me renvoie soudainement dans le passé et c'est l'une des sensations les plus délicieuses au monde. J'ai l'impression d'être redevenue l'étudiante en droit ordinaire que j'étais. Demain, je devrai aller ouvrir le café avec lui et pour finir la journée, nous irons au centre d'arcade où je battrai tous mes collègues au flipper.

- C'est Adrienne, dis-je d'une voix gênée. Je... Je voulais juste prendre de tes nouvelles.

- Ad ? J'ai cru qu'il t'était arrivé quelque chose ! T'as perdu la notion de l'heure ?